dimanche 20 novembre 2011

Annexe 04 - Quelques textes de reference

Le « Slow movement » est parti d’une opposition à l’installation d’un Mc Donalds en Italie en 1986 et de la naissance du concept de Slow food. Il s’est étendu ensuite à d’autres domaines.

En photographie, la plupart des références à la photographie lente sont purement techniques. La photographie lente serait simplement une photographie qui dure longtemps : de quelques minutes à quelques heures ou quelques mois. Tout un mouvement esthétique s’est développé autour de ce thème mais qui n’apporte en général pas grand-chose en termes de qualité de vie ou de perception du monde.

Je citerai pourtant le nom d’Ansel Adams, un pionnier de la photographie des années 1920, par ailleurs écologiste avant la lettre dans son combat pour les parcs nationaux. Son utilisation même pour des photos en pleine nature d’un appareillage très lourd d’une part, mais aussi et surtout son idée de la visualisation, selon laquelle il faut voir la photo qu’on va produire avant de la faire, sont sans doute ce qui s’est fait de plus proche du mouvement actuel de la slow photography.

Quelques références sont cependant apparues au cours des trois ou quatre dernières années sur le web, bien plus proches de la philosophie de la Slow food. Deux d'entre elles semblent en particulier faire l’unanimité :
  • Un premier article, publié en février 2010, “Tired: Slow Food. Wired: Slow Photography!”, que l’on pourrait traduire par «Slow food, ringarde Slow photography, branchée» propose 3 exercices (le portrait placide, le paysage décontracté et la macrophotographie moelleuse)… L’approche est encore relativement technique et dirigée vers les photographes, mais ces exercices témoignent pourtant d’une vision franchement «philosophique» de la notion de «Slow» avec le plaisir, l’anticipation, la patience… et en rappelant «préoccupez-vous plus de votre sujet que de votre appareil».
  • Et beaucoup plus récemment, en janvier 2011, “The Slow-Photography Movement : What is the point of taking pictures?” (le mouvement Slow en photographie: à quoi rime de photographier?) de Tim Wu dans le magazine en ligne «Slate», réducteur lui aussi, mais qui a suscité des dizaines de réactions et citations sur la toile. Il décrit une photographie lente en 3 étapes : une lente étude du sujet tel qu’il est et pas tel qu’il devrait être, ensuite la prise de décision technique, et Tim Wu déclare qu’à ce point, il n’est plus nécessairement essentiel de prendre la photo, enfin, et je m’écarte de sa position sur ce point, la seule raison de prendre des photos serait d’avoir accès à une troisième étape celle du labo (argentique ou numérique).
Une troisième référence, moins explicite mais tout à fait cohérente doit désormais s’y ajouter :
  • La contribution de CJ Chilvers sous le titre «A Lesser Photographer – The Manifesto / 10 Principles for Rediscovering What Matters» (Photographie du moins, le manifeste / 10 principes pour redécouvrir l’essentiel), développée dans un blog, présentant le manifeste en pdf et en développant les échos et applications sur un autre blog. Son idée principale est que le matériel, et la course au matériel, photographique est l’obstacle principal à une photographie de qualité. Il faudrait probablement ici parler de "photographie décroissante" ou de "simplicité volontaire en photographie".
Quelques notes pour en finir :
  • Je n’ai pas encore trouvé de référence structurée sur l’empreinte écologique de la photographie numérique et/ou argentique...
  • La "slow photography" n'est pas pour l’argentique et contre le numérique. La même question de l'abondance s’est déjà posée il y a bien longtemps avec l’apparition du rouleau de pellicule qui a permis de mettre 100 photos sur un film.
  • Le mouvement slow est à construire en même temps que ceux de la décroissance, de la simplicité volontaire, du développement durable, ainsi que tant d’autres.


Suites

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