jeudi 30 septembre 2010

La premiere image chronometree

"Comment ne pas situer l'usage de l'obturateur dans le phénomène de généralisation des montres; et ne pas voir que la 'ponctualité' est intrinsèque à la photographie, qui est la première image dont le processus soit totalement chronométré ?"

La photographie, entre document et art contemporain / André Rouillé / Gallimard - Folio Essais / 2005 / p 50

mercredi 29 septembre 2010

Langlois / Patience quand le temps presse

"(...) Jean-Charles Langlois (...) depuis le front de la guerre de Crimée entre novembre 1855 et mai 1856. (...) 'Il faut toujours en revenir à ce terrible mot patience quand le temps presse (...) Des durées d'exposition de plusieurs heures demandent pour les faire sortir (...) des deux et trois jours, et quelquefois plus, avec des renouvellements de bains de deux ou trois par jour' (...) L'expérience de Langlois illustre à quel point cette image est une intrication profonde, essentielle, de temporalités multiples articulées sur l'état du ciel (...)"

Jean-Charles Langlois dans La photographie, entre document et art contemporain / André Rouillé / Gallimard - Folio Essais / 2005 / pp 39-40

mardi 28 septembre 2010

Clement Cheroux / D'etranges chemins

"Errer, c'est selon l'acception courante aller ça et là, déambuler au hasard de ses pas. Errer, c'est aussi, l'étymologie le rappelle, se mettre en situation de faire des erreurs. (...) Errer, en photographie, c'est en somme se disposer à accueillier les accidents comme autant de petits miracles profanes (...) 'Je ne veux plus me retenir des erreurs de mes doigts, des erreurs de mes yeux, écrivait Aragon. Je sais maintenant qu'elles ne sont pas que des pièges grossiers, mais de curieux chemins vers un but que rien ne peut me révéler, qu'elles.' (...)"

Clément Chéroux / Fautographie: petite histoire de l'erreur photographique / Yellow Now / 2003 / p125

lundi 27 septembre 2010

Willy Ronis / Ayons de la patience

"(...) j'aurais aimé la photographier dans ce parc (...) Cette réflexion, je me l'étais faite pendant l'été, et je me disais, non, ayons de la patience, ce sera beaucoup mieux en novembre (...) je savais que ma photo serait plus symbolique (...) Alors, j'ai attendu. Et j'ai eu raison (...)"

Willy Ronis / Ce jour là / Folio / 2006 / p159

dimanche 26 septembre 2010

Laurent Graff / Cette ultime photo

"J'aurais voulu pouvoir photographier M. encore une fois, une dernière fois. La faire revivre juste le temps d'une photo (...) Prendre cette ultime photo en connaissance de cause, en sachant que c'est la dernière (...) Non pas une photo qui devient la dernière par fatalité (...) et qui échappe à tout contrôle. Une photo cérémonieuse, rituelle."

Laurent Graff / Il ne vous reste qu'une photo à prendre / Le dilettante / 2007 / p139

samedi 25 septembre 2010

Herve Guibert / Une hysterie qui se degonfle

"A l'arrivée dans une ville inconnue correspond une espèce d'excitation de l'oeil, de mobilité, de fringale visuelle (...) Le lendemain de l'arrivée, j'utilise trois rouleaux de pellicule, mais je mets trois jours à finir le quatrième rouleau. Pour moi la photo de voyage est une espèce de dynamique, d'hystérie qui se dégonfle très vite. "

Hervé Guibert / L'image fantôme / Les éditions de Minuit / 1981 / p71

vendredi 24 septembre 2010

Ansel Adams / visualiser... pre-voir...

"Billions of pictures are made with the diabolically clever automatic cameras, pictures that satisfy the snap-shooter but do not often reveal evidence of imaginative visualization...."

Ansel Adams, Examples: The Making of 40 Photographs, p. 73

jeudi 23 septembre 2010

Carson Wilson / Slow is beautiful

"As each step in automation takes us toward higher speeds in generating and reproducing images we lose the human touch. To a society accustomed to etchings and lithographs a photo was cheap and unimpressive. Now that etchings and lithographs are a great rarity and most of the images we encounter are video (on TV) even a well printed photo seems like fine craft. Meanwhile etchings, lithographs, and silk screens continue to appreciate due to their scarceness."

Un article à lire dans son intégralité ici...
Source: Carson Wilson / Serendipity

mercredi 22 septembre 2010

Herve Guibert / Ne pas photographier

"Mais la photographie a cela de contradictoire qu’elle contient la possible réalisation d’un désir d’image et son interruption même. Ne pas photographier, c’est conserver le désir d’une intention auquel l’acte viendrait mettre un terme. Photographier, c’est mettre fin à un désir mais se rendre disponible pour une autre envie."

Source: Arnaud Genon sur "Hervé Guibert : une leçon de photographie", de Robert Pujade

mardi 21 septembre 2010

Nicolas Fremiot / ne pas photographier dans l'instant

"... Comment procédez-vous ? Il semble y avoir en premier lieu l'importance de la marche, la déambulation. Puis vous revenez sur un lieu pour le photographier. Pourquoi ?
NF - Oui, il y a d'abord la marche. Et ma règle est de ne pas photographier dans l'instant, ce qui me permet de prendre de la distance vis à vis du paysage. ...
"

Source: Ecrivains-voyageurs.net

lundi 20 septembre 2010

Brandon Norris / Du film 120 dans un digital...

“I like to pretend that there’s expensive 120 film in my digital SLR when I’m out shooting, so as to force myself to be more deliberate.”

Photographer Brandon Norris, whose slow portraiture has been recognized for illuminating hidden detail in his subjects

“In my experience, it is essential to spend time with my subjects before any shoot.”

Brandon Norris‘s advice that applies to any subject, whether shooting people or animals or a pair or wooden teeth

Source: photojojo

dimanche 19 septembre 2010

Se conjugue avec avoir...

"photographier
Premier groupe
Se conjugue avec avoir

Variante de conjugaison
photographier ?
ne pas photographier
Féminin
Voix passive
"

Source: le conjugueur

samedi 18 septembre 2010

5 heures, 5 minutes et 3 secondes...

18.333 secondes, soit seulement 5 heures, 5 minutes et 33 secondes...

C'est le temps de photographie totale que représenterait la pratique d'un photographe qui, pendant cinquante années de sa vie, 220 jours par an, ferait assidument ses 100 photographies par jour. Soit 1 million cent mille (1.100.000) clichés...

Et si chacune d'entre elle représentait 1/60ème de seconde... toute cette existence consacrée à la photographie se résume donc à moins d'une journée de travail...

Comme quoi, en photographie, il n'y a aucune raison de se presser !

vendredi 17 septembre 2010

Pose ou pause ?

"On dit pause ou pose en Photo ???

Salut à tous, une question simple: on dit temps de pause ou temps de pose en Photo ? Je ne sais jamais comment dire sur mon blog !

Ah l'orthographe !
"

Source: omartins44 sur Virusphoto

jeudi 16 septembre 2010

Eloge de la lenteur (suivi d’une petite philosophie de la lenteur)

Eloge de la lenteur (suivi d’une petite philosophie de la lenteur)
Par Jean-Claude Mougin

Minutes d'une communication faite par l'auteur au 3ème Congrès de la Photographie Haute résolution organisé par Pierre Stringa à Montreux en Septembre 2007
sur "Galerie photo / le site français de la haute résolution"

Pose, entre autres, la question, "En quoi cette lenteur peut-elle bien intéresser la photographie, de haute ou basse résolution, analogique ou numérique ?" et "Quelle est la place de la lenteur et de la vitesse à l’heure où la photographie traditionnelle est submergée par la photographie numérisée ?"

mercredi 15 septembre 2010

Sophie Ristelhueber: reporter de l'apres...

"En 1992, elle revient dans Fait à la question de la guerre et de ses représentations dans le monde actuel. Constitué de photographies du désert prises d'hélicoptère en octobre 1991, peu après les combats de la première guerre du Golfe, cet ouvrage relève les signes pétrifiés ou noircis des destructions qui sont autant de traces de mort à la surface du désert.
Elle photographie de même les séquelles de la guerre en Irak.
"
Source: Wikipedia

"L’artiste vient après, pour un documentaire silencieux, quand tout cela est "fait". Rien à dire donc, mais beaucoup à ressentir. Son témoignage constitue en soi un engagement, mais les combats restent le prétexte visible de ce qu'elle recherche : les traces, les marques, les cicatrices, de l’homme, à travers celles qu’il inflige à son territoire."
Source: Emile Trochu

"Sophie Ristelhueber emprunte au reportage ses outils (la photographie) et l'un de ses thèmes majeurs (la guerre), mais en les pliant aux procédures de l'art.
Sophie Ristelhueber oppose la lenteur et le mûrissement à l'urgence (celle du photo reporter), l'après coup au présent de l'événement, l'allégorie à l'évidence obligée des clichés de presse. L'oeuvre n'est pas construite autour du projet documentaire de représenter, mais à partir du projet esthétique d'interroger la notion de trace, sur les corps, sur les lieux, sur les territoires, comme en témoigne son travail sur le Rwanda ou la Serbie.
"
Source: UE2008

dimanche 12 septembre 2010

1/125ème de seconde

1/125ème de seconde

D’innombrables visites sur Internet et la lecture de magazines spécialisés pour choisir son appareil photographique : six mois. Travailler à temps plein pour s’offrir le précieux objet : trois semaines. Se rendre chez le photographe, à moins qu’il ne s’agisse seulement d’un vendeur de matériel : une demi heure. Trouver un parking : dix minutes. Choisir et acheter l’appareil et ses accessoires : vingt minutes. Rentrer chez soi : trois quart d’heure (à cause des files).
Déballer le tout sur la table du living et se plonger dans le manuel : une heure trente. Ranger le tout parce que c’est l’heure du souper : trois minutes. Se plonger à nouveau dans le mode d’emploi : deux heures dix huit minutes (pas plus parce qu’il faut travailler demain). Charger les batteries : douze heures.
Rêver aux photos qu’on fera le week-end prochain : une nuit. Zut j’ai oublié d’acheter un film : quarante cinq minutes. Charger l’appareil : deux minutes. Viser pour la première fois avec un appareil en ordre de marche : quatorze secondes. Faire semblant de déclencher : une seconde. Ranger l’appareil dans le nouveau fourre-tout : deux minutes.
Mettre les bagages dans la voiture : cinq minutes. Attendre que tout le monde ait enfin embarqué : sept minutes. Rouler jusqu’à la mer : deux heures cinquante trois (en comptant un arrêt pipi). Trouver un parking : douze minutes. Descendre sur la plage et marcher vers les vagues et le soleil couchant : quatre minutes. Sortir l’appareil de son sac : vingt-trois secondes. Le lever à hauteur des yeux : une seconde. Viser l’horizon et cadrer : sept secondes. Zoomer, dézoomer, rezoomer : dix-huit secondes. Diaphragmer : une seconde.

Déclencher et voir l’image disparaître un instant : 1/125ème de seconde.

Cligner des yeux : un quart de seconde. Sourire béatement à la pensée de ce premier cliché : deux minutes. Continuer le week-end à la mer, prendre d’autres photos et rentrer à la maison : deux jours. Décharger le film : trente secondes. Attendre lundi encore et l’ouverture des magasins : treize heures. Aller faire développer son film : quarante cinq minutes. Attendre : quatorze heures. Aller chercher les photos développées : vingt minutes. Ne pas attendre d’être sorti de la boutique pour les entrevoir : quatre minutes. Penser qu’il aurait peut-être fallu les tirer en double : trente secondes. Serrer dans sa poche le précieux paquet, et juste contre la hanche, la précieuse première photo qui nous tient chaud : une minute. Rentrer et montrer ses photos : trente huit minutes. Envie d’agrandir cette photo là, précisément, pour l’afficher dans le salon : trois minutes. Ecarter les photos floues : deux minutes. Et celles où je fais vraiment une grimace, et les autres où on ne voit que tes kilos en trop (ou l’inverse) : trente-sept secondes.

Penser déjà à la prochaine fois, à mieux, autre chose, et ailleurs : quelques années.
Tenir enfin la technique pour ce qu’elle est et ne plus penser qu’aux images, autrement ; oser exposer et s’exposer ; et si souvent, ne pas photographier pour simplement regarder : toute une vie.

Charles LEMAIRE

(Texte pour la publication à l'occasion du cinquantenaire et du déménagement de l'Ecole de Beaux Arts de Wavre / mars 2010)

samedi 11 septembre 2010

Garry Winogrand / La photo manquante ?

"...He shot prolifically. I watched him walk a short block and shoot an entire roll without breaking stride. As he reloaded, I asked him if he felt bad about missing pictures when he reloaded. "No," he replied, "there are no pictures when I reload."..."

Source: Theory: "Coffee and Workprints: A Workshop with Garry Winogrand" (1988)

vendredi 10 septembre 2010

Olivier Van Rossum / Pose longue a main levee

Le temps de l'Ombre... « Eté 2006. Je dois photographier, pour la journée du patrimoine, les espaces interdits au public du corps de logis de la Vieille Ferme de Godinne. Ma complicité avec le bâtiment, à l'ombre depuis plus de quarante ans, est immédiate. Je suis séduit par cet espace. L'élégance de ses volumes, le mystère qui s'en dégage, la richesse et la complexité avec laquelle la lumière y évolue, me font écho.

Après mon travail sur la « Nuit Transfigurée », ce lieu m'offre un nouveau projet! J’en reçois les clefs et, depuis, le même rituel de la pose longue, très longue, à main levée s'y répète : La surface sensible de mon appareil sur le ventre, je cadre, je déclenche. Le miroir se relève et, à l’aveugle, j'égraine à mon rythme jusqu'à 120 secondes. Apparaissent des images hors temps, à déchiffrer lentement. La pénombre qui habite les pièces de la Vieille Ferme révèle progressivement le jour qui s’y accumule, y décante ou s'y dépose par strates, jusqu'en blocs massifs.

Cette ombre-là révèle une lumière qui, en pleine clarté, n'aurait pu être dévoilée. »


Source: Olivier Van Rossum dans La Ruelle / Galerie d'Art Contemporain

jeudi 9 septembre 2010

Douglas Gayeton / Slow: Life in a Tuscan Town

"Does the “slow” approach apply to your approach as a photographer?

Well, each photograph in the book is actually not one but at times hundreds of individual photographs combined together. The process of photographing can take hours. Then the writing on each image takes weeks. The text is a collaboration between me and my subjects. We work on them together, which also takes time—so yes, you could say I have a “slow” approach to photography, both because I forge a relationship with my subject and because these aren’t quick snapshots taken from a moving car. They’re carefully plotted and intimate."


Interview by Rosecrans Baldwin / The morning news / Published November 16, 2009

mercredi 8 septembre 2010

Stenope ultra-lent...

Ultra-slow-exposure pinhole photography

Le photographe finois Ollipekka Kangas attache ses sténopés a des arbres et signaux routier pour des mois, enregistrant ainsi des images tout à fait folles...


Source: Youtube

mardi 7 septembre 2010

Bouger pour photographier ? Vite ? Loin ?

La charte écologique Tchorski

Faire des photos, ça signifie être tout le temps sur les routes. Au niveau des transports, cela pourrait être très polluant. De ce fait, la charte écologique adoptée par Tchorski est la suivante :

-Voyager le maximum à pied ou à vélo (50% des photos).
-Voyager en transports en commun (20% des photos).
-Profiter d'autres déplacements qui sont de toute manière obligatoires (10%).
-Prendre la voiture si ce n'est pas possible autrement, comme dans le cas de reportages commandés dans l'urgence (10% des photos) : cette catégorie étant bien entendue réduite au maximum.


Source: Les questions les plus fréquentes de Tchorski / Vincent Duseigne

Qui êtes-vous ?

Ma photo
Ex journaliste, informaticien, Ecolo, photographe, belge, bedonnant, grisonnant, polyglotte, passant quotidiennement trop heures derrière mon volant. Vous en voulez encore? Parlons plutôt photographie!