vendredi 31 décembre 2010

Jean-Christophe Bailly / de combien de temps se souvient-elle ?

"Ce que l'on devrait se demander devant l'immobilité ou le suspens de l'image, c'est: de combien de temps une photographie se souvient-elle ?"

Jean-Christophe Bailly / L'instant et son ombre, essai / Seuil / Fiction et Cie / p54

jeudi 30 décembre 2010

Douglas Gordon / 24 hour psycho

"(...) la proposition plastique de Douglas Gordon (...) consiste à faire se dérouler Psychose, le film de Hitchcock (...) sur 24 heures. La dilatation du temps du suspense débouche sur un temps que nous n'avions jamais vu, jamais perçu ainsi - un temps qui aurait bien plus de temps qu'il n'en a, un temps qui, durant aussi longtemps, ne montrerait plus que lui."

Jean-Christophe Bailly / L'instant et son ombre, essai / Seuil / Fiction et Cie / p56

lundi 27 décembre 2010

Fox Talbot / a l'encontre de la rapidite du trait

"(...) Talbot (...) s'efforçait, dit-il, de 'tracer au crayon les contours du paysage qui apparaissaient sur le papier'. Mais (...) la force schématisante et la rapidité même du trait vont à l'encontre de cette lenteur installée de l'image-spectre, de l'image proto-photographique. (...)"

Jean-Christophe Bailly / L'instant et son ombre, essai / Seuil / Fiction et Cie / p32

dimanche 26 décembre 2010

Jacques Vilet / etre present plutot qu'avoir ete

"(...) la relative lenteur de la prise de vue m'oblige à m'attarder devant le sujet, à renoncer souvent à son instantanéité, à évaluer plutôt sa spatialité. Le dispositif d'une chambre grand-format renforce ma sensation d'être présent, d'être là au moment de la prise de vue. Cela m'importe beaucoup plus que de ressentir un avoir-été là lorsque, ultérieurement, je considère, dans la photo développée, le souvenir de la prise de vue faite. (...)"

Jacques Vilet / Conversations avec Yvonne Resseler / Editions Tandem / 2002 / 68 pages

samedi 18 décembre 2010

David Hockney / When is the present ?

"When is the present ? When do the past end and the present occur? When does the future take place? Ordinary photography has a way of seeing only what is fixed, as if there is only one kind of objective reality, but this simply cannot be. Picasso knew that each time we look something is different. There is so much there but we're not seeing it. That's the problem".

Mother I, Yorkshire Morrs, David Hockney, August 1985

vendredi 17 décembre 2010

Paolo Pellizzari / Ten minutes

"Sometimes, in a given location, things happen at a rythm that requires many pictures to be taken and mounted together. The result is a photo montage capturing the essence of what is really happening"

"How do you photograph the future, upheavals in the making? How do you choose what will become history? How do I express my vision of tomorrow's world? What if I need ten minutes to describe a place but 100 pictures to capture someone's personality ?"

Source: site web de Paolo Pellizzari

mardi 14 décembre 2010

Diane Arbus / aimer s'ennuyer

"(...) je ne pouvais pas photographier (...) Mais d'une certaine façon j'ai appris à aimer cette expérience, car j'avais beau m'ennuyer, j'étais aussi exaltée. Je veux dire que c'était mortellement ennuyeux, mais c'était aussi mystérieux (...) Aussi j'avais le sens de ce qui était à photographier mais que je ne pouvais pas photographier, ce qui, je crois, est assez agréable parfois. (...)"

Diane Arbus citée par Patrick Roegiers / Diane Arbus ou le rêve du naufrage / Perrin / 2006 / pp212-213

lundi 13 décembre 2010

Patrick Roegiers / Le temps texture du laid

"(...) Si la vieillesse rend laid, ce n'est pas tant que la splendeur s'effrite avec le temps, c'est surtout que ce qui est charmant, est tôt ou tard destiné à disparaître, parce que l'âge ravage et qu'il est impossible d'endiguer ses assauts. Ainsi le temps devient-il, au fil de sa lente avancée, la texture même du laid. C'est à travers la laideur que s'écrit son passage, la 'peau du temps' prenant l'aspect de ces masques ridés (..."

Patrick Roegiers dans Diane Arbus ou le rêve du naufrage / Perrin / 2006 / p201

dimanche 12 décembre 2010

Jessica Hilltout / On vit pour le futur

"On vit pour le futur, pas de l'instant"

Jessica Hilltout (dans une interview dont je n'ai pas noté les références au moment de son exposition Amen, à Bruxelles)

samedi 11 décembre 2010

Arnold Drapkin / un chassis et deux plans films

"The old-timers started out with a Speed Graphic with one holder and two pieces of film. They knew how to wait for that precise moment, or peak of action, and bring back the picture. Today’s kids come in with a motor drives, and they’re taking movies..."

Arnold Drapkin in Professional photographer's survival guide par Charles E. Rotkin
Source: photo quotes

vendredi 10 décembre 2010

Diane Arbus / juste des images

"(...) Pendant presque dix ans, Diane [Arbus] ne cessa de le photographier, mais ce n'est qu'en 1970 qu'elle fit ses premiers tirages parce que 'les autres avant étaient juste des images' (...)"

Diane Arbus, une biographie / Patricia Bosworth / Seuil / 2007 (traduction de Diane Arbus, A biography / 1985 et 2005) / p251

jeudi 9 décembre 2010

Diane Arbus / des appareils non charges

"(...) [Diane Arbus] invita ses étudiants à errer dans les rues de New York avec des appareils non chargés. 'Ne prenez rien tant que le sujet ne vous donne pas un coup de poing dans l'estomac', les sommait-elle selon Berenice Abbott (...)"

Diane Arbus, une biographie / Patricia Bosworth / Seuil / 2007 (traduction de Diane Arbus, A biography / 1985 et 2005) / p173

mercredi 8 décembre 2010

Diane Arbus / une experience impossible a photographier

"(...) [Diane Arbus] demanda à l'auditoire de décrire une expérience impossible à photographier. 'Diane tenait à ce que nous racontions nos histoires (...) et elle s'énervait quand on manquait de précision (...) Dites-nous exactement ce qui s'est passé. Où étiez-vous quand ça s'est passé ?' (...) C'était un moment purement visuel. (...)"

Diane Arbus, une biographie / Patricia Bosworth / Seuil / 2007 (traduction de Diane Arbus, A biography / 1985 et 2005) / p384

mardi 7 décembre 2010

Jean-Philippe Toussaint / fatiguer la realite

"(...) Elle se méprenait en effet sur ma méthode, à mon avis, ne comprenant pas que tout mon jeu d'approche, assez obscur en apparence, avait en quelque sorte pour effet de fatiguer la réalité à laquelle je me heurtais, comme on peut fatiguer une olive par exemple, avant de la piquer (...) et que ma propension à ne jamais rien brusquer, bien loin de m'être néfaste, me préparait en vérité un terrain favorable où, quand les choses me paraîtraient mûres, je pourrais cartonner. (...)"

L'appareil photo (roman) / Jean-Philippe Toussaint / Les éditions de minuit / Paris 1988 / p14

lundi 6 décembre 2010

Jeanloup Sieff / c'est du temps qu'il s'agit

"(...) Dans toutes les photographies, c'est bien du temps qu'il s'agit; du temps qui glisse entre les doigts, entre les yeux, du temps des choses et des gens, du temps des lumières et des émotions, du temps qui jamais plus ne sera comme avant. (...)"

Jeanloup Sieff

dimanche 5 décembre 2010

Michelangelo Antonioni / une eclipse des sentiments

"(...) In that darkness, in that icy cold, in that silence so different from other silences, in that almost complete motionlessness... I speculated whether even sentiments are arrested during an eclipse (...)"

Antonioni (1963) cité par Victor Burgin (p125) in Time and Photography / Jan Baetens, Alexander Streitberger and Hilde Van Gelder (Eds) / Leuven University Press / 2010

samedi 4 décembre 2010

Chitra Ramalingam / une famille de procedures

"(...) In this approach I follow recent writers on photography who urge us to look beyond the idea that photographs are a particular class of images governed by specific graphic codes or visual characteristics, and instead to consider photographs as the result of a particular family of procedures: a way of producing markings on sensitized surfaces by the action of light (through time (Brunet (...); Maynard (...)"

Chitra Ramalingam (p4) in Time and Photography / Jan Baetens, Alexander Streitberger and Hilde Van Gelder (Eds) / Leuven University Press / 2010

vendredi 3 décembre 2010

Un art de la duree autant qu'un art de l'espace

"(...) la photographie d'un événement en train de se dérouler provoque immédiatement la tendance involontaire à anticiper et à prolonger l'action en imagination. Plus la coupe effectuée par le photographe dans la durée est fugitive et plus la pensée tend à imaginer ce qui a précédé et ce qui a suivi. Cette particularité fait de la photographie un art de la durée autant qu'un art de l'espace. (...)"

Serge Tisseron / Le mystère de la chambre claire, photographie et inconscient / Champs arts / Paris / 1996 / pp75-76

jeudi 2 décembre 2010

Alain Fleischer / des photos qui accompagnent le temps

"(...) Alain Fleischer (...) Quarante-quatre photographies représentant des portraits (...) sont plongées dans des bacs. Ces images qui ne sont pas stabilisées par un fixateur s'effacent un peu chaque jour. Elles ne luttent donc contre l'absence et l'oubli que le temps compté de leur propre survie. Loin de lutter contre l'effacement du temps, elles l'accompagnent comme de modestes servantes. Leur rythme seul est différent. (...)"

Serge Tisseron / Le mystère de la chambre claire, photographie et inconscient / Champs arts / Paris / 1996 / p70

mercredi 1 décembre 2010

Serge Tisseron / Fragment de temps brouille

"(...) La photographie floue est un fragment de temps dont l'objet a brouillé l'empreinte, plutôt qu'un objet brouillé par le temps. (...)"

Serge Tisseron / Le mystère de la chambre claire, photographie et inconscient / Champs arts / Paris / 1996 / p57

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Ex journaliste, informaticien, Ecolo, photographe, belge, bedonnant, grisonnant, polyglotte, passant quotidiennement trop heures derrière mon volant. Vous en voulez encore? Parlons plutôt photographie!