vendredi 31 décembre 2010

Jean-Christophe Bailly / de combien de temps se souvient-elle ?

"Ce que l'on devrait se demander devant l'immobilité ou le suspens de l'image, c'est: de combien de temps une photographie se souvient-elle ?"

Jean-Christophe Bailly / L'instant et son ombre, essai / Seuil / Fiction et Cie / p54

jeudi 30 décembre 2010

Douglas Gordon / 24 hour psycho

"(...) la proposition plastique de Douglas Gordon (...) consiste à faire se dérouler Psychose, le film de Hitchcock (...) sur 24 heures. La dilatation du temps du suspense débouche sur un temps que nous n'avions jamais vu, jamais perçu ainsi - un temps qui aurait bien plus de temps qu'il n'en a, un temps qui, durant aussi longtemps, ne montrerait plus que lui."

Jean-Christophe Bailly / L'instant et son ombre, essai / Seuil / Fiction et Cie / p56

lundi 27 décembre 2010

Fox Talbot / a l'encontre de la rapidite du trait

"(...) Talbot (...) s'efforçait, dit-il, de 'tracer au crayon les contours du paysage qui apparaissaient sur le papier'. Mais (...) la force schématisante et la rapidité même du trait vont à l'encontre de cette lenteur installée de l'image-spectre, de l'image proto-photographique. (...)"

Jean-Christophe Bailly / L'instant et son ombre, essai / Seuil / Fiction et Cie / p32

dimanche 26 décembre 2010

Jacques Vilet / etre present plutot qu'avoir ete

"(...) la relative lenteur de la prise de vue m'oblige à m'attarder devant le sujet, à renoncer souvent à son instantanéité, à évaluer plutôt sa spatialité. Le dispositif d'une chambre grand-format renforce ma sensation d'être présent, d'être là au moment de la prise de vue. Cela m'importe beaucoup plus que de ressentir un avoir-été là lorsque, ultérieurement, je considère, dans la photo développée, le souvenir de la prise de vue faite. (...)"

Jacques Vilet / Conversations avec Yvonne Resseler / Editions Tandem / 2002 / 68 pages

samedi 18 décembre 2010

David Hockney / When is the present ?

"When is the present ? When do the past end and the present occur? When does the future take place? Ordinary photography has a way of seeing only what is fixed, as if there is only one kind of objective reality, but this simply cannot be. Picasso knew that each time we look something is different. There is so much there but we're not seeing it. That's the problem".

Mother I, Yorkshire Morrs, David Hockney, August 1985

vendredi 17 décembre 2010

Paolo Pellizzari / Ten minutes

"Sometimes, in a given location, things happen at a rythm that requires many pictures to be taken and mounted together. The result is a photo montage capturing the essence of what is really happening"

"How do you photograph the future, upheavals in the making? How do you choose what will become history? How do I express my vision of tomorrow's world? What if I need ten minutes to describe a place but 100 pictures to capture someone's personality ?"

Source: site web de Paolo Pellizzari

mardi 14 décembre 2010

Diane Arbus / aimer s'ennuyer

"(...) je ne pouvais pas photographier (...) Mais d'une certaine façon j'ai appris à aimer cette expérience, car j'avais beau m'ennuyer, j'étais aussi exaltée. Je veux dire que c'était mortellement ennuyeux, mais c'était aussi mystérieux (...) Aussi j'avais le sens de ce qui était à photographier mais que je ne pouvais pas photographier, ce qui, je crois, est assez agréable parfois. (...)"

Diane Arbus citée par Patrick Roegiers / Diane Arbus ou le rêve du naufrage / Perrin / 2006 / pp212-213

lundi 13 décembre 2010

Patrick Roegiers / Le temps texture du laid

"(...) Si la vieillesse rend laid, ce n'est pas tant que la splendeur s'effrite avec le temps, c'est surtout que ce qui est charmant, est tôt ou tard destiné à disparaître, parce que l'âge ravage et qu'il est impossible d'endiguer ses assauts. Ainsi le temps devient-il, au fil de sa lente avancée, la texture même du laid. C'est à travers la laideur que s'écrit son passage, la 'peau du temps' prenant l'aspect de ces masques ridés (..."

Patrick Roegiers dans Diane Arbus ou le rêve du naufrage / Perrin / 2006 / p201

dimanche 12 décembre 2010

Jessica Hilltout / On vit pour le futur

"On vit pour le futur, pas de l'instant"

Jessica Hilltout (dans une interview dont je n'ai pas noté les références au moment de son exposition Amen, à Bruxelles)

samedi 11 décembre 2010

Arnold Drapkin / un chassis et deux plans films

"The old-timers started out with a Speed Graphic with one holder and two pieces of film. They knew how to wait for that precise moment, or peak of action, and bring back the picture. Today’s kids come in with a motor drives, and they’re taking movies..."

Arnold Drapkin in Professional photographer's survival guide par Charles E. Rotkin
Source: photo quotes

vendredi 10 décembre 2010

Diane Arbus / juste des images

"(...) Pendant presque dix ans, Diane [Arbus] ne cessa de le photographier, mais ce n'est qu'en 1970 qu'elle fit ses premiers tirages parce que 'les autres avant étaient juste des images' (...)"

Diane Arbus, une biographie / Patricia Bosworth / Seuil / 2007 (traduction de Diane Arbus, A biography / 1985 et 2005) / p251

jeudi 9 décembre 2010

Diane Arbus / des appareils non charges

"(...) [Diane Arbus] invita ses étudiants à errer dans les rues de New York avec des appareils non chargés. 'Ne prenez rien tant que le sujet ne vous donne pas un coup de poing dans l'estomac', les sommait-elle selon Berenice Abbott (...)"

Diane Arbus, une biographie / Patricia Bosworth / Seuil / 2007 (traduction de Diane Arbus, A biography / 1985 et 2005) / p173

mercredi 8 décembre 2010

Diane Arbus / une experience impossible a photographier

"(...) [Diane Arbus] demanda à l'auditoire de décrire une expérience impossible à photographier. 'Diane tenait à ce que nous racontions nos histoires (...) et elle s'énervait quand on manquait de précision (...) Dites-nous exactement ce qui s'est passé. Où étiez-vous quand ça s'est passé ?' (...) C'était un moment purement visuel. (...)"

Diane Arbus, une biographie / Patricia Bosworth / Seuil / 2007 (traduction de Diane Arbus, A biography / 1985 et 2005) / p384

mardi 7 décembre 2010

Jean-Philippe Toussaint / fatiguer la realite

"(...) Elle se méprenait en effet sur ma méthode, à mon avis, ne comprenant pas que tout mon jeu d'approche, assez obscur en apparence, avait en quelque sorte pour effet de fatiguer la réalité à laquelle je me heurtais, comme on peut fatiguer une olive par exemple, avant de la piquer (...) et que ma propension à ne jamais rien brusquer, bien loin de m'être néfaste, me préparait en vérité un terrain favorable où, quand les choses me paraîtraient mûres, je pourrais cartonner. (...)"

L'appareil photo (roman) / Jean-Philippe Toussaint / Les éditions de minuit / Paris 1988 / p14

lundi 6 décembre 2010

Jeanloup Sieff / c'est du temps qu'il s'agit

"(...) Dans toutes les photographies, c'est bien du temps qu'il s'agit; du temps qui glisse entre les doigts, entre les yeux, du temps des choses et des gens, du temps des lumières et des émotions, du temps qui jamais plus ne sera comme avant. (...)"

Jeanloup Sieff

dimanche 5 décembre 2010

Michelangelo Antonioni / une eclipse des sentiments

"(...) In that darkness, in that icy cold, in that silence so different from other silences, in that almost complete motionlessness... I speculated whether even sentiments are arrested during an eclipse (...)"

Antonioni (1963) cité par Victor Burgin (p125) in Time and Photography / Jan Baetens, Alexander Streitberger and Hilde Van Gelder (Eds) / Leuven University Press / 2010

samedi 4 décembre 2010

Chitra Ramalingam / une famille de procedures

"(...) In this approach I follow recent writers on photography who urge us to look beyond the idea that photographs are a particular class of images governed by specific graphic codes or visual characteristics, and instead to consider photographs as the result of a particular family of procedures: a way of producing markings on sensitized surfaces by the action of light (through time (Brunet (...); Maynard (...)"

Chitra Ramalingam (p4) in Time and Photography / Jan Baetens, Alexander Streitberger and Hilde Van Gelder (Eds) / Leuven University Press / 2010

vendredi 3 décembre 2010

Un art de la duree autant qu'un art de l'espace

"(...) la photographie d'un événement en train de se dérouler provoque immédiatement la tendance involontaire à anticiper et à prolonger l'action en imagination. Plus la coupe effectuée par le photographe dans la durée est fugitive et plus la pensée tend à imaginer ce qui a précédé et ce qui a suivi. Cette particularité fait de la photographie un art de la durée autant qu'un art de l'espace. (...)"

Serge Tisseron / Le mystère de la chambre claire, photographie et inconscient / Champs arts / Paris / 1996 / pp75-76

jeudi 2 décembre 2010

Alain Fleischer / des photos qui accompagnent le temps

"(...) Alain Fleischer (...) Quarante-quatre photographies représentant des portraits (...) sont plongées dans des bacs. Ces images qui ne sont pas stabilisées par un fixateur s'effacent un peu chaque jour. Elles ne luttent donc contre l'absence et l'oubli que le temps compté de leur propre survie. Loin de lutter contre l'effacement du temps, elles l'accompagnent comme de modestes servantes. Leur rythme seul est différent. (...)"

Serge Tisseron / Le mystère de la chambre claire, photographie et inconscient / Champs arts / Paris / 1996 / p70

mercredi 1 décembre 2010

Serge Tisseron / Fragment de temps brouille

"(...) La photographie floue est un fragment de temps dont l'objet a brouillé l'empreinte, plutôt qu'un objet brouillé par le temps. (...)"

Serge Tisseron / Le mystère de la chambre claire, photographie et inconscient / Champs arts / Paris / 1996 / p57

mardi 30 novembre 2010

Comme un organisme vivant

"(...) comme un organisme vivant, elle nait à même les grains d'argent qui germent, elle s'épanouit un moment, puis vieillit.(...)"

Roland Barthes / La chambre claire, Note sur la photographie / Cahiers du Cinéma, Gallimard, Seuil / 1980 / p145

lundi 29 novembre 2010

Les horloges à voir

"(...) et je me rappelle qu'à l'origine, le matériel photographique relevait des techniques de l'ébénisterie et de la mécanique de précision: les appareils, au fond, étaient des horloges à voir, (...)"

Roland Barthes / La chambre claire, Note sur la photographie / Cahiers du Cinéma, Gallimard, Seuil / 1980 / p33

dimanche 28 novembre 2010

Roland Barthes / Trop impatient pour cela

"(...) je ne suis pas photographe, même amateur: trop impatient pour cela: il me faut voir tout de suite ce que j'ai produit (Polaroïd ? Amusant, mais décevant, sauf quand un grand photographe s'en même) (...)"

Roland Barthes / La chambre claire, Note sur la photographie / Cahiers du Cinéma, Gallimard, Seuil / 1980 / p23

samedi 27 novembre 2010

Bernd et Hilla Becher / le temps rassemblé

"(...) Peut-on voir votre travail comme une réflexion sur le temps ? (...)
Oui, sous deux aspects: dans nos clichés, le temps est rassemblé, collectionné par la chambre, qui nécessite de très longues poses. Tout ce qui bouge est banni. En échange, on a un résultat que l'oeil ne peut pas capter. Autre chose: cet univers de l'industrie lourde a été très éphémère, il n'a pas duré plus de cent cinquante ans; c'est juste une respiration dans le temps de l'histoire. Cela a été très important, mais c'est déjà passé. Dès nos débuts, on savait que des temps nouveaux allaient surgir. (...)"


Berndt et Hilla Becher / cités par Jérome Thélot / Critique de la raison photographique / Encre marine / Edition les Belles Lettres / 2009 / p115

vendredi 26 novembre 2010

Angelus Silesius / l'oeil aveugle

"L'oeil qui jamais ne rompt avec la joie de voir
Finit tout aveuglé, ne se voit plus lui-même"

Angelus Silesius / cité par Jérome Thélot / Critique de la raison photographique / Encre marine / Edition les Belles Lettres / 2009

jeudi 25 novembre 2010

Une attente de plus en plus courte...

"(...) shrunk the interval between sighting the picture and holding it in one's hands (from the first Kodak, when it took weeks for a developed roll of film to be returned to the amateur photographer, to the Polaroid, which ejects the image in a few seconds (...)"

Susan Sontag / On photography / Penguin Books / 2002 pour l'édition consultée / p157

mercredi 24 novembre 2010

Retour vers les vieilles habitudes

"(...) But now the camera could be said to be turning back upon itself. The Polaroid camera revives the principle of the daguerreotype camera: each print is a unique object. (...)"

Susan Sontag / On photography / Penguin Books / 2002 pour l'édition consultée / p125

mardi 23 novembre 2010

Susan Sontag / Plus belles avec l'age...

"(...) the objects that are photographs not only proliferate in a way that paintings don't but are, in a certain sense, aesthetically indestructible. (...) Photographs, when they get scrofulous, tarnished, stained, cracked, faded still look good; do often look better. (...) [like] architecture, whose works (...) probably look better as ruins. (...)" and also "(...) while paintings or poems do not get better, more attractive simply because they are older, all photographs are interesting as well as touching if they are old enough. (...)"

Susan Sontag / On photography / Penguin Books / 2002 pour l'édition consultée / p79 et p141

lundi 22 novembre 2010

Tranche de temps ou flux continu ?

"(...) Photographs may be more memorable than moving images, because they are a neat slice of time, not a flow. (...)"

Susan Sontag / On photography / Penguin Books / 2002 pour l'édition consultée / p17

dimanche 21 novembre 2010

Reflet de l'acceleration du changement social

"(...) Cameras began duplicating the world at that moment when the human landscape started to undergo a vertiginous rate of change: while an untold number of forms of biological and social life are being destroyed in a brief span of time, a device is available is available to record what is disappearing. (...)"

Susan Sontag / On photography / Penguin Books / 2002 pour l'édition consultée / pp 15-16

samedi 20 novembre 2010

Visualiser l'image photographique avant ou apres ?

Regarder avant, comme Ansel Adams ? ("Can I visualize a print - my own personal statement of what I feel and want to convey - from the subject before me?")

Ou après, comme Garry Winogrand ? ("I photograph to find out what something will look like photographed.")

Sources: photo quotes

vendredi 19 novembre 2010

La photographie structure le regard

"(...) In teaching us a new visual code, photographs alter and enlarge our notions of what is worth looking at and what we have a right to observe. (...)"

Susan Sontag / On photography / Penguin Books / 2002 pour l'édition consultée / p3

jeudi 18 novembre 2010

Eugene Delacroix / photographier avant la photographie

"(...) In 1850, Delacroix noted in his journal (...) Since the light of the star which was daguerreotyped took twenty years to traverse the space separating it from the earth, the ray which was fixed on the plate had consequently left the celestial sphere a long time before Daguerre had discovered the process by means of which we have just gained control of this light (...)"

Eugene Delacroix cité par Susan Sontag / On photography / Penguin Books / 2002 pour l'édition consultée / p157

mercredi 17 novembre 2010

C'est la photographie qui doit durer...

"The thing itself need only exist for one two-fiftieth of a second, the time it takes to take a photograph. It is the photograph which need have the duration since it is the photograph which is printed in newspapers and magazines, sent through the post, broadcast through the air, projected onto walls––not the event itself."

Anonymous - Creative Camera, August, 1972, page 278 / Source photo quotes

mardi 16 novembre 2010

Paul Strand / un moment ou toute une vie

"The photographic moment for Strand is a biographical or historic moment, whose duration is measured not by seconds, but by its relation to a lifetime."

John Berger, Sixty Years of Photographs by Paul Strand, Calvin Tomkins , ISBN: 0900406828 / Source: photo quotes

lundi 15 novembre 2010

Michael Kenna / photographier la duree

"Perhaps most intriguing of all is that it is possible to photograph what is impossible for the human eye to see - cumulative time."

Michael Kenna - in "PhotoWork Interview" - Premiere Issue 1997 / Vol. 1 No. 1 by Dean Brierly / Source: photo quotes

dimanche 14 novembre 2010

Alfred Stieglitz / trois heures dans le blizzard

"(...) Alfred Stieglitz proudly reports that he had stood three hours during a blizzard on February 22, 1893, 'awaiting the proper moment' to take his celebrated picture, 'Fifth Avenue, Winter' (...)"

Afred Stieglitz, cité par Susan Sontag / On photography / Penguin Books / 2002 pour l'édition consultée / p90

samedi 13 novembre 2010

Berenice Abbott / producteur du passe

"(...) The photographer is the contemporary being par excellence; through his eyes the now becomes past. (...)"

Citation de Berenice Abbott, reproduit par Susan Sontag / On photography / Penguin Books / 2002 pour l'édition consultée / p67

vendredi 12 novembre 2010

Diane Arbus / des catastrophes privees au ralenti

"(...) Arbus would never have taken pictures of accidents, events that break into a life; she specialized in slow-motion private smashups, most of which had been going since the subject's birth. (...)"

Susan Sontag / On photography / Penguin Books / 2002 pour l'édition consultée / p36

jeudi 11 novembre 2010

Imogen Cunningham / demain !

"Which of my photographs is my favorite? The one I'm going to take tomorrow."

Imogen Cunningham, Interviews With Master Photographers : Minor White, Imogen Cunningham, Cornell Capa, Elliott Erwitt, Yousuf Karsh, Arnold Newman, Lord Snowdon, Brett Weston by James Danziger

Source: Photo quote

mercredi 10 novembre 2010

Gunter Grass / au courant a l'avance

"(...) Un beau jour je vais vous montrer ce que ça donne quand on est resté, qu'on déraille et qu'on voit des trucs qui n'existent pas ou pas encore. En plus vous êtes trop petits pour ça et trop effrontés et de toute façon vous ne croyez pas à tout ce que mon Agfa Box peut cracher quand il est dans un bon jour. En tout cas, depuis qu'il a survécu au feu, il est toujours au courant à l'avance. (...)"

Gunter Grass / L'Agfa Box, Histoires de chambre noire / Seuil / 2010 / p24

mardi 9 novembre 2010

Andre Breton / des pas perdus ?

"Les Pas perdus ? Mais il n'y en a pas."

Nadja / André Breton / Gallimard - Folio / 1964 / p83

lundi 8 novembre 2010

Pierre Bourdieu / le temps de la photographie

P33 « (…) Plus précisément, la photographie aurait pour fonction d’aider à surmonter l’angoisse suscitée par l’écoulement du temps, soit en fournissant un substitut magique de ce que le temps a détruit, soit en suppléant aux défaillances de la mémoire et en servant de point d’appui à l’évocation des souvenirs associés, bref, en donnant le sentiment de vaincre le temps comme puissance de destruction (…) » [citant une « étude psychologique de la photographie » réalisée par un organisme spécialisé dans les études de marché et de motivation]

P59 « (…) les rares photographies originales ou apparemment inspirées par un intérêt intrinsèque pour la photographie sont, la plupart du temps, une fantaisie que l’on s’accorde par surcroît, une fois faites les photographies à faire ou parce que l’on veut plus vite donner le rouleau à développer. (…) »

P111 « (…) Mais c’est dans sa dimension temporelle que se révèle tout le paradoxe de la photographie populaire. Coupe instantanée dans le monde visible, la photographie fournit le moyen de dissoudre la réalité solide et compacte de la perception quotidienne en une infinité de profils fugaces (…), de saisir (…) des aspects imperceptibles parce qu’instantanés du monde perçu (…) »

Pp63-64 « (…) Tant que la pratique n’est que photographie du photographiable, elle est enchaînée à ces lieux et à ces moments qui, aux deux sens du mot, la déterminent. [Au contraire de] (…) l’attitude artistique (…) définissant elle-même le principe de ses choix, se détermine en déterminant ses objets (…) »

P225 « (…) Le temps de l’inspiration se concilie mal avec la succession des moments de la fabrication. Il faut en effet, situer la création artistique dans une durée dont les moments successifs s’interpénètrent pour concilier le caractère instantané de l’inspiration avec la longueur des opérations au travers desquelles elle doit se manifester. (…) Pour le photographe (…) le procédé technique, imposant l’exécution successive d’opérations distinctes et discontinues, implique nécessairement un certain type de succession temporelle qui introduit des ruptures dans l’évolution de la création. (… ) »

P235 « (…) On peut se demander, par exemple, si les vieilles photographies ne doivent pas leur valeur évocatrice à l’oubli et au dépaysement qui font disparaître le foisonnement des significations suggérées au profit d’une signification unique, l’ancienneté ou le désuet. (…) »

Pierre Bourdieu et L. Boltanski, R. Castel, JC Chamboredon / Un art Moyen, essai sur les usages sociaux de la photographie / deuxième édition / les éditions de minuit / 1965

dimanche 7 novembre 2010

Henri Cartier-Bresson / Prendre le temps de le perdre

"(...) A soixante ans révolus, Henri Cartier-Bresson, (...) en renouant avec le dessin, (...) franchit un pas de plus (...) Plus que jamais, il peut prendre le temps de le perdre, et ne plus perdre sa vie à la gagner. (...)"

P. Assouline in "Cartier-Bresson l'Oeil du siècle" / Gallimard Folio / 2006 / p336

HCB a en effet d'abord étudié la peinture, choisi la photographie en 1932, à 24 ans, pour l'abandonner à 62 ans, en 1970, et se consacrer définitivement au dessin.

samedi 6 novembre 2010

Pierre Daninos / Ce troisieme oeil

« (…) Arrivent-ils en vacances devant un point de vue ou un campanile recommandé, c’est à leur appareil que ces voyageurs pensent d’abord (…). Loin de contempler le paysage de leurs yeux frontaux, ces gens s’empressent de le faire admirer à ce troisième œil extrait de l’abdomen. (…) »

Pierre Daninos, Sonia, p358
Cité par P. Bourdieu (Pierre Bourdieu et L. Boltanski, R. Castel, JC Chamboredon / Un art Moyen, essai sur les usages sociaux de la photographie / deuxième édition / les éditions de minuit / 1965), p100

vendredi 5 novembre 2010

Gisele Freund / Plus besoin de regarder

"(...) Le touriste est devenu un objet qu'on transporte et qui subit. Mais le corps humain a ses limites et ne peut pas absorber en si peu de temps tant d'impressions nouvelles sans les mélanger. Qu'importe, une fois rentré, les photos seront développées et on se remémorera les endroits visités. Plus besoin de regarder. L'appareil voit pour vous. (...)"

Gisèle Freund / Photographie et Société / Seuil - Points / 1974 / p196

jeudi 4 novembre 2010

Henri Cartier-Bresson / le temps court

"Le Temps court et s'écoule et notre mort seule arrive à la rattraper.
La photographie est un couperet qui, dans l'éternité, saisit l'instant qui l'a éblouie."

Henri Cartier-Bresson

Cité par P. Assouline in "Cartier-Bresson l'Oeil du siècle" / Gallimard Folio / 2006 / p410

mercredi 3 novembre 2010

Cardinal de Retz / le moment decisif

"Il n'y a rien dans le monde qui n'ait son moment décisif, et le chef d'oeuvre de la bonne conduite est de connaître et de prendre ce moment."

Cardinal de Retz cité par P. Assouline in "Cartier-Bresson l'Oeil du siècle" / Gallimard Folio / 2006 (p282)

mardi 2 novembre 2010

Auguste Rodin / Ce qu'on fait avec le temps

"Ce que l'on fait avec le temps, le temps le respecte"

Auguste Rodin
cité pa P. Assouline in "Cartier-Bresson l'Oeil du siècle" / Gallimard Folio / 2006

lundi 1 novembre 2010

Cartier-Bresson d'apres Pierre Assouline

"(...) si je continuais à prendre des photos?
(...) Eh bien, je viens juste d'en prendre une de vous, mais sans boîtier, c'est aussi bien... La barre de vos lunettes exactement parallèle à la partie supérieure du cadre derrière vous, c'était saisissant... je ne pouvais pas laisser passer cette admirable symétrie... voilà c'est fait!...
De quoi parlait-on déjà? (...)"

p15


"(...) Il ne voyage pas mais se déplace. Lentement si possible, car il est de ceux qui prennent le temps de le perdre. Le temps n'a plus d'importance. (...) l'Etat de grâce, accessible aux seuls êtres qui ne le cherchent pas est aussi une question de disponibilité. Cartier Bresson guette la surprise à tout instant, mais ne l'attend jamsi. Il n'a rendez-vous qu'avec le hasard, lequel n'en fixe pas. Alors il demeure réceptif, état propice aux plus foudroyantes rencontres. (...) Un déclic jamais n'abolira le temps (...)"

pp106-107

"(...) Quelques années plus tard (...) [Simone de Beauvoir] est autrement impatiente:
'Combien de temps ça va prendre?'
(...)
'Un peu plus que chez le dentiste, un peu moins que chez le psychanalyste...'
(...)"

pp221-222

"(...) Son principal défaut lui saute immédiatement aux yeux: il travaille trop vite. (...) Ce qui était un atout pour le reporter devient un handicap pour le dessinateur. Il lui faut donc faire l'apprentissage de la lenteur, sans que ce soit au détriment de ce que l'instincs peut avoir de foudroyant. (...)"
p344

"(...) le photographe procède comme un sculpteur inuit face à son bloc de pierre. Celui-ci tourne autour sans le toucher pendant des jours et c'est uniquement lorsqu'il sent qu'un ours blanc l'habite qu'il sculpte un ours blanc. Cartier-Bresson n'agit pas autrement (...) Il a comme nul autre l'intuition de la forme dans l'instant. (...)"
p358

"(...) Contempler ses photos ne le mobilise guère. Moins encore les posséder ou les commenter. Il n'est de joie que dans la capture. C'est le champ clos de son duel avec le temps. Sa vie frénétique est un éloge de la lenteur. (...)"
p380

P. Assouline in "Cartier-Bresson l'Oeil du siècle" / Gallimard Folio / 2006

dimanche 31 octobre 2010

Louise Merzeau / Au jour le jour

"c’est en expérimentant de nouvelles matières et de nouveaux procédés qu’une vision peut prendre corps et s’élaborer comme cohérence. Le projet Au jour le jour s’est ainsi présenté à moi d’abord comme une mise à l’épreuve de la photographie numérique et de l’auto-diffusion sur le web.
Dès les premiers essais, ces nouvelles technologies m’ont confrontée à une temporalité inédite. Dans la pratique de la photographie argentique, le temps est dilaté et le travail se fait en aveugle. Au moment de la prise de vue, on déclenche sans (sa)voir véritablement ce qu’on a pris ; au terme du développement, on obtient un négatif, où l’image se dérobe encore à la vue. Le processus se déroule dans l’obscurité d’une chambre noire, celle de l’appareil ou du laboratoire. Et d’un bout à l’autre, l’opérateur est soit dans l'anticipation, soit dans la perte d'une image qui, finalement, échappe toujours à la vue.
À l'inverse, c’est la quasi simultanéité des opérations de prise de vue, de stockage, de sélection, de retouche et de diffusion qui caractérise la photographie numérique.
"

"Prendre le temps de voir autrement ces choses qui ne nous sont familières que parce qu’on ne les regarde plus : telle est la philosophie que favorise la forme du journal photographique. Il ne s’agit donc pas d’alimenter le flux visuel qui nous submerge avec toujours plus d’images, mais au contraire d’y ménager des moments d’arrêt, pour libérer un nouvel imaginaire."

Source: Louise Merzeau / "Au jour le jour : autour d'une expérience de journal photographique sur Internet"

samedi 30 octobre 2010

Jozef Bury / Le recit du temps photographie

"L’« ouverture » de la perspective temporelle de la photographie, et plus précisément, le dérèglement du paramètre temps, m’ont en particulier fait prendre conscience de l’importance de la temporalité, et m’ont conduit à restreindre la portée de l’aspect optique de la photographie. L’ensemble des paramètres optiques de la situation photographique – la mise au point, la distance de la focale (le grossissement macro et le rapprochement télé-objectif), l’ouverture du diaphragme et la profondeur de champ – ne caractérisent que partiellement la photographie. Ils se laissent, pour ainsi dire, « réduire » voire éliminer de l’expérience photographique sans affecter la spécificité de cette dernière. Or, le temps apparaît comme un paramètre constant et spécifique de la photographie. Il est décisif dans toutes les configurations de l’appareil et dans toutes les situations de l’inscription photo-graphique, et cela dès la formation de l’image latente jusqu’à la lecture du résultat, en passant par sa « révélation » (argentique ou numérique)."

Source: Józef Bury, « Le récit du temps photographié », paru dans Cahiers de Narratologie, N°16, mis en ligne le 25 mai 2009

Voir aussi: J. Bury - photographie

vendredi 29 octobre 2010

Pierre Bourdieu / photographier la co-temporalite

"Je voudrais envisager la pratique photographique de Bourdieu en Algérie comme la manifestation visuelle d’une approche temporelle qui s’écarte de la chronopolitique dominante de l’ethnologie, telle qu’elle structure le rapport du Soi et de l’Autre dans l’exercice de cette discipline."

"On sait de différentes sources, notam­ment par un certain nombre de textes non destinés à la publication, comment les ethnologues ont pu mettre en scène les représentants «authentiques» du peuple étudié, en supprimant tous les signes visibles de leur co-temporalité avec l’auteur des images et en effaçant toute trace d’une «contamination» culturelle."

Source: Bourdieu : Photographier la co-temporalité / par Christian Kravagna / 12/2007

jeudi 28 octobre 2010

Mandelbrot / des perceptions multiples du temps

"In a recent article entitled All That Remains: The Art of Slow Photography, photographer and writer Mandelbrot, also known as Stephen Osborne, aptly describes the act of seeing as an activity that interweaves the past with the present. He states: "In 'real' life we 'see' only in the after-moment, where the image, the glimpse, adheres: the face in the crowd, the pattern of a garment, gone and then remembered almost instantly in the vanishing moment, perhaps even an extended moment, grasped as having just been perceived" (Osborne, 2003, p. 50). The pinhole image is focused in the centre and progressively blurs outwards to the periphery; depth of field is infinite. Movement, when using such an image-making technology, cannot be fixed. In other words, pinhole technology contains and re-presents the world in a slightly dreamlike state that demands that the viewer move imaginatively between multiple perceptions of time.

Rather than producing an image with crisp neat edges, capturing a fleeting moment in time, pinhole photographs, as poetically described by Osborne, are

more like blotters soaking up light, and time; in them the moment is extended, stretched out. In slow photography, Then and Now engage our perception in turn, like the vase that looks like two faces and then a vase again. Slow photography reveals another aspect of the optical unconscious: the duration of things; time stretched out. (2003, p. 54)
"

Source: Andrea Fatona / in Canadian Journal of Communication, Vol 31, No 1 (2006)

mercredi 27 octobre 2010

David Hugh Evans / autoriser la lumiere a se repandre sur le film

"David Hugh Evans believes landscape photography is the art of painting with light to create an image, not merely to capture it.
This gentle craft appears at a glance to be an easy feat, and yet is so utterly difficult. Subjects cannot be manufactured, the light cannot be forced, and patience is not an option to be discarded. Darkness is the canvas. Slowly and carefully the light is allowed to bleed onto the film.
David has a distinctive style, one he calls 'slow photography'. His images frequently have an ethereal and painterly quality, a result of slow film and long shutter speeds ranging from seconds to hours.
It is known that the human brain does not process moments in time that are much faster than 1/10 of a second, otherwise registering these moments as movement. Slow photography is not about trying to capture moments that are possibly too brief for us to see. It is about layering a series of moments together to create an otherwise un-created and un-recognized image. It is the layering of time onto film.
"

Source: The epson international photographic pano awards

mardi 26 octobre 2010

Des univers etrangers

"(...) dans le protocole de la pose, les images étaient polarisées par la relation entre les modèles et l'opérateur, ce lien, qui charpentait les compositions, est brisé dans les instantanés où personnages et opérateurs semblent évoluer dans des univers étrangers l'un à l'autre, se faire face sans contact. (...)"

La photographie, entre document et art contemporain / André Rouillé / Gallimard - Folio Essais / 2005 / p 116

lundi 25 octobre 2010

Au secours, Nissan s'en mele !

"Autour d’une tendance de fond qui investit les différents champs de notre société tel que le slow design, le slow wear, le slow art ou encore le slow blogging – Nissan Cube est devenu le symbole « slow car » d’une contre-culture qui rejette l’immédiateté d’un monde qui va trop vite, conduite par le besoin permanent de performance, du gain de temps et de productivité. Nissan Cube porte cette philosophie apaisante inspirée du pays du soleil levant et véhicule tant par les lignes courbes de son design que par son intérieur « lounge », une nouvelle conception de la conduite automobile. (...)
Dispositif offline buzz : La Slow Gallery, une exposition nomade de Paris au Motorshow de Genève
Balistik*Art a permis à 30 blogueurs venus des quatres coins d’Europe de découvrir la Nissan Cube dans une galerie d’art contemporaine éphémère et mobile : La Slow Gallery.
Des artistes plasticiens, (...) : avec la participation de (...) Scarlett Hooft Graafland (slow photography) (...)"


Source: balistikart

dimanche 24 octobre 2010

Une indifference aux changements des rythmes du monde

"(...) les photographes illustrateurs travaillent à l'aide de chambres de grand format, encombrantes et lourdes. (...) il faut installer soigneusement et longuement la chambre (...) Même si les matériels, les éclairages et les films ont énormément changé, les gestes, les mouvement du corps, la temporalité apparaissent comme les vestiges d'un état archaïque du procédé. Il se dégage du monde opératoire comme des images une impression (sans doute fausse) d'indifférence aux changements des rythmes du monde. (...)"

La photographie, entre document et art contemporain / André Rouillé / Gallimard - Folio Essais / 2005 / p 157

samedi 23 octobre 2010

Besoin de detente... essayez la photographie lente...

Need to relax? Try slow photography
(...) In the day and age of digital photography, we burn through exposures with huge memory cards and cameras than can shoot dozens of shots per second. Instead of going that route, try slowing down, doing a long exposure, waiting for time to pass, and other tricks. The Photojojo article is a great guide.
I love slow photography. (...)
"

Source: Arvind S. Grover / 21 apples

vendredi 22 octobre 2010

Alphonse Davanne / le 1/1000eme de seconde...

"(...) En 1890, la situation a radicalement changé. (...) Les cinquante première années de la photographie ont été le théâtre d'une accélération généralisée (...) Tous les rythmes de la vie se sont considérablement accrus, au point de modifier le regard porté sur le monde (...) et de contraindre la photographie à s'adapter à la nouvelle échelle des vitesses. (...) l'instantané s'impose comme une dimension essentielle du vrai photographique. 'Après avoir calculé des temps de pose en prenant comme unité la minute, puis la seconde, puis le 1/100 de seconde, nous sommes actuellement dans l'obligation de prendre le 1/1000 de seconde et voici que cette unité est encore trop forte' déclare en 1891 Alphonse Davanne (...)"

La photographie, entre document et art contemporain / André Rouillé / Gallimard - Folio Essais / 2005 / pp 112-113

jeudi 21 octobre 2010

Yannick Labrousse / Ateliers eclipse

"Par une photographie lente et délicate je traite de la disparition de l'artiste et de l'apparition de l'oeuvre."

Source: Yannick Labrousse / Ateliers éclipse

mercredi 20 octobre 2010

Yamamoto Masao / No hurry, no stop...

"(...) Life is an accumulation of moments, and if you can accomplish a sense of minimalism, deciding just what to leave in and leave out, you can achieve a completeness in your work. (...)

(...) Although we seem to be connected continually between the generations, there is a rupture between the present, past and future. I hope the KAWA=Flow series will awaken a sense of relaxation and purification in th viewer's mind; we should not hurry, but not stop. (...)
"

Source: Self portrait by Yamamoto Masao / Black & White magazine for collectors of fine photography / issue 78 / oct 2010 / p66

mardi 19 octobre 2010

Une ecologie de l'image

"Dixième Journée Mondiale de la Photographie au Sténopé
Dimanche 25 avril 2010
LA PHOTOGRAPHIE LENTE
(...)
POURQUOI
Pourquoi la « photographie lente » avec un sténopé ?
Puisque la photographie au sténopé est :
Déclenchement
Le sentiment d’être les seuls maîtres des images que nous produisons au lieu d’un système automatisé.
Magie
Quelle que soit la « camera obscura » que nous utilisions, quel que soit le niveau de notre capacité technique, le résultat est magique.
Monde
Le monde vu à travers un petit trou est un monde hors du temps, silencieux, enchanté.
Temps
L’état d’apesanteur qui règne sur les images au sténopé est le résultat d’une relation très spéciale avec le temps. Oubliez l’instantané: cela peut prendre quelques secondes ou minutes avant que l’image soit exposée. Le sténopé est la photographie de la patience, de la méditation. Avec la photographie traditionnelle, et principalement avec la photographie numérique, on photographie et puis on s’en va, pour découvrir l’essence des lieux seulement plus tard, à la maison. Le photographe au sténopé choisit soigneusement ses sujets, il ne peut pas déclencher en rafale.
L’écologie de l’esprit
Les photographes au sténopé attendent que l’appareil ait fait son travail et en attendant, ils regardent autour d’eux, et pensent. Pas d’angoisse de la photo ratée. Une intrusion de lumière inattendue, une diffraction, un flou sont autant d’accidents que les photographes sténopistes connaissent, ils les acceptent, mieux encore, ils apprivoisent leur contribution à la création artistique. Éloge sur l’inexactitude contrôlée, philosophie du respect du monde. Une écologie de l’image qui devient une écologie de l’esprit.
"

Source: cité par Cours de photo / blog de l'Option photographie ISLAP-ERG

lundi 18 octobre 2010

Amy Evans / Slowing down your mind

"(...) I also started using long exposures. It's always a kind of a mystery what the image is going to actually look like - whether it will turn out the way I imagine it. There's no way of slowing down your mind to see the water as it will appear with a long shutter speed. (...)"

Source: Amy Evans, portrait by Scott Smith / 2010 portfolio contest selection / Black & White magazine for collectors of fine photography / issue 78 / oct 2010 / p82

samedi 16 octobre 2010

Nicolas Ruel / huit secondes

"L’heure est à l’instantané. Avec nos téléphones portables, nos caméras numériques de plus en plus petites, nous sommes armés pour dégainer et figer la réalité dans n’importe quelle situation. Mais quand tout va vite, le monde, l’argent et les communications, il y a toujours un artiste pour prendre le contre pied et s’autoriser l’école buissonnière.

L’artiste-photographe Montréalais Nicolas Ruel a visité le monde avec l’idée de capturer l’architecture des grandes métropoles contemporaines, et des grandes cités anciennes, en s’accordant le luxe d’un temps d’exposition de huit secondes.
"

Source: 8 secondes à la galerie Thompson Landry: prendre le temps d’être un précurseur / L'express / Toronto

vendredi 15 octobre 2010

momentanes

"(...) momentanés se situe à la confluence d’une pensée : les photos constitutives d’un panorama ou d’une série saisissent une fraction de temps en plus d’une portion d’espace, quatre dimensions tiennent en deux ; et d’une recherche : comment construire l’unique image clé d’accès à la mémoire d’un jour ou d’un événement marquant. Des moments isolés du flux et transformés en tableaux pour rejoindre les murs de mon palais de mémoire (...)"

Source: michael sur boson2x et le photostream sur flickr

jeudi 14 octobre 2010

Matthieu Raffard / Aller simple

"(...) Matthieu explique qu’il ne prend plus de billet aller-retour pour ses voyages: il rentre lorsqu’il a fait le plein d’images et de souvenirs.

“Le temps de mon voyage se calque sur mon désir photographique, il devient la colonne vertébrale d’un parcours qui n’en avait plus et m’évite de me perdre dans une hasardeuse déambulation”. (...)
"

Source: Marc Charbonnier sur "La soif d’image" de Matthieu Raffard

mercredi 13 octobre 2010

Ne bougeons plus

(...)
Ne bougeons plus
Attention 1, 2, 3, j'appuie !
On sourit pour l'éternité.
(...)


Source: C'que c'est beau la photographie / Les Frères Jacques

mardi 12 octobre 2010

Richard Avedon / photographier a tout moment

"(...) Des cours « Richard Avedon » que j’ai suivi en 1969, je n’ai retenu que les choses suivantes :
a) il faut photographier à chaque moment de la journée, même sans appareil photo, pour entraîner son œil. (...)
"

Source: Souvenirs sur Avedon / Bernard Birsinger

lundi 11 octobre 2010

Ansel Adams / une approche contemplative

"Before discussing the physical structure and function of large format cameras, we should consider the nature of visualization with such instruments. (...) A view camera favors a far more contemplative approach, partly because it is slower to operate. Setting up the camera always requires a certain amount of time - moving the camera into the optimum position, leveling it, making the adjustements. (...)"

Source: Ansel Adams / The camera - the Ansel Adams photography series I / Little Brown and Company / douzième édition brochée / 2005 / p 29

dimanche 10 octobre 2010

Fred Reillier / Une photo par heure

"Un mois déjà que je poste une photo par heure.
D’abord, du matin au soir.
Puis 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Pas de lassitude pour l’instant. L’exercice ne me fait pas prendre plus de photos qu’avant, il m’oblige juste à les trier, à réfléchir à celles que je souhaite publier, à leur donner des titres, à identifier les images que je reprends presque à l’identique à chaque fois que l’occasion s’en présente.
Pas de lassitude de la part des visiteurs, apparemment. Même si je suis étonné d’avoir tant de visites et si peu de commentaires.
Je signe pour un second mois…
"

Source: Une photo par heure (Une photo par heure, si possible, sauf quand je dors, et jusqu'à ce que j'en aie assez).

samedi 9 octobre 2010

Prendre le temps...

"how do you take time off from day job to do photography gig ?

do you lie to the boss about your photography side job ?"


Source: picard sur photography on the net

vendredi 8 octobre 2010

Imogen Cunningham / 75 annees de photographie...

"(...) Cunningham was born in Portland, Oregon. In 1901, at the age of 18, Cunningham bought her first camera, a 4x5 inch view camera (...) Cunningham continued to take pictures until shortly before her death at age 93 on June 24, 1976 (...)"

Source: Wikipedia

jeudi 7 octobre 2010

Ansel Adams / Temps de pose

"The choice of shutter speed must be made with consideration for (...) the loss of image sharpness caused by slight camera movements during exposure. The general rule to observe whenever the camera is handheld is to use as fast a shutter speed as you can, consistent with the requirements of exposure and depth of field. Tests I conducted some years ago (...) indicated that, using a normal lens (...) the slowest shutter speed that ensured maximum sharpness was 1/250 second. (...) even with firm body support image sharpness was noticeably degraded at 1/125 second (...)"

Ansel Adams recommende en conséquence de ne pas appliquer la règle habituelle des 1/F (1/100 pour un 100 mm, 1/60 pour un 50 mm, etc) mais d'ajouter deux unités (donc 1/500 pour le 100mm, 1/250 pour le 50mm).

Source: Ansel Adams / The camera - the Ansel Adams photography series I / Little Brown and Company / douzième édition brochée / 2005 / p 116

mercredi 6 octobre 2010

Pierre Groulx / La recherche de l'image

"La prise de vues à l'aide d'une chambre photographique diffère beaucoup de la prise de vues avec un appareil portatif. (...) la chasse aux images (...) se fait (...) avec un cadreur. (...) on pourra y ajouter un carnet de notes. Ainsi équipé (...) on n'aura aucune difficulté à repérer ses positions de prise de vues, à décider quels objectifs seront nécessaires et, au besoin, à noter les heures d'ensoleillement optimal de ses sujets."

Source: Pierre Groulx / La photographie en grand format / Modulo / 1993 / p88

mardi 5 octobre 2010

2 secondes

(3 octobre 2010 - Cortil-Noirmont) Avec un trou un peu plus fin, mais pas beaucoup mieux fait, la netteté s'améliore. Je m'arrête là avec ces trous artisanaux. Suite au prochain épisode dans quelques semaines.

lundi 4 octobre 2010

1 seconde

(2 octobre 2010 - Cortil-Noirmont) Quelques coups de papier de verre n'ont pas suffi... mon sténopé numérique est vraiment trop rustique. Mon trou est sans doute vraiment trop rustique aussi. Trop épais, trop de bavures, pas vraiment rond... Je l'avoue, l'horlogerie n'a jamais été ma tasse de thé... J'arriverai sans doute un jour à produire un trou plus ou moins convenable... mais pas aujourd'hui... En attendant, j'en ai commandé un sur Internet.
Cool, cool, il n'arrive que dans un mois!

dimanche 3 octobre 2010

30 secondes

(2 octobre 2010 - Cortil-Noirmont) Un "rapide" exercie de sténopé numérique. J'ai percé mon bouchon de boitier. Collé un bout de boite de conserve percé. Et l'appareil déposé devant moi, juste photographié ce qui me faisait face... Le téléphone, ma femme qui travaille juste derrière, et puis un verre...

samedi 2 octobre 2010

Andre Gunthert / Histoire culturelle du temps de pose

"(...) seul au sein d’une foule dont la plaque n’a pas gardé trace, l’inconnu du boulevard du Temple incarne les limites des premiers procédés photographiques, impuissants à fixer un mouvement quelconque – autrement dit, incapables de produire une image fidèle d’un monde en action (...)"

... juste une citation pour vous inviter à lire le reste de l'article: Photographie et temporalité. Histoire culturelle du temps de pose / Par André Gunthert / vendredi 27 mars 2009 / Actualités de la Recherche en histoire visuelle

Voir aussi: Traditions et temporalités des images, sous la direction de Giovanni Careri, François Lissarrague, Jean-Claude Schmitt et Carlo Severi, 265 p., 120 ill. coul., 45 €

"Derrière les traces du temps qu’elles reflètent, que nous racontent les images? L’enjeu est-il notre propre mémoire? Avec pour point de départ ces questions, historiens, anthropologues et historiens de l’art analysent plus de vingt-cinq siècles de productions artistiques d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique. La multiplicité des temps n’a d’égale que la faculté infinie de chaque image de les mettre en consonance. Les images sont le reflet de leur époque, de la vie de leur créateur; elles témoignent de traditions techniques, iconiques, mettent en scène des civilisations lointaines, évoquent passé, présent, futur. Si l’axe historique est privilégié, des rapprochements moins convenus sont faits entre chaque séquence de ce collectif: le temps de la production des images, l’image comme trace mémorielle, la mise en scène de la complexité des temps, la fin des temps comme horizon de la figuration (eschatologie, utopie), le métissage culturel et des conceptions du temps, les reformulations techniques et idéologiques de l’image contemporaine. L’approche, riche et variée, fait (re)découvrir des chefs-d’œuvre de l’art aussi bien que des joyaux méconnus. Les cent vingt planches en couleurs magnifient ces analyses originales."

Avec les contributions de: Georges Didi-Huberman, François Lissarrague, Dominique Donadieu-Rigaut, Eric Michaud, Carlo Severi, Alessandra Russo, Karim Ressouni-Demigneux, Claude Frontisi, André Gunthert, Jérôme Baschet, Giovanni Careri, Jean-Claude Schmitt, Tania Kambourova, Victor I. Stoïchita.

vendredi 1 octobre 2010

Des villes sans hommes

"On évoquera à juste titre la longueur des poses et les pesanteurs techniques pour expliquer que les vues de Paris d'avant 1870 sont un grand désert d'hommes. Mais l'essentiel est ailleurs, la photographie ne voit alors de la ville que la scène du pouvoir (...) les hommes (...) fussent-ils à l'arrêt, sont absents, ou presque des photographies"

La photographie, entre document et art contemporain / André Rouillé / Gallimard - Folio Essais / 2005 / p 51

jeudi 30 septembre 2010

La premiere image chronometree

"Comment ne pas situer l'usage de l'obturateur dans le phénomène de généralisation des montres; et ne pas voir que la 'ponctualité' est intrinsèque à la photographie, qui est la première image dont le processus soit totalement chronométré ?"

La photographie, entre document et art contemporain / André Rouillé / Gallimard - Folio Essais / 2005 / p 50

mercredi 29 septembre 2010

Langlois / Patience quand le temps presse

"(...) Jean-Charles Langlois (...) depuis le front de la guerre de Crimée entre novembre 1855 et mai 1856. (...) 'Il faut toujours en revenir à ce terrible mot patience quand le temps presse (...) Des durées d'exposition de plusieurs heures demandent pour les faire sortir (...) des deux et trois jours, et quelquefois plus, avec des renouvellements de bains de deux ou trois par jour' (...) L'expérience de Langlois illustre à quel point cette image est une intrication profonde, essentielle, de temporalités multiples articulées sur l'état du ciel (...)"

Jean-Charles Langlois dans La photographie, entre document et art contemporain / André Rouillé / Gallimard - Folio Essais / 2005 / pp 39-40

mardi 28 septembre 2010

Clement Cheroux / D'etranges chemins

"Errer, c'est selon l'acception courante aller ça et là, déambuler au hasard de ses pas. Errer, c'est aussi, l'étymologie le rappelle, se mettre en situation de faire des erreurs. (...) Errer, en photographie, c'est en somme se disposer à accueillier les accidents comme autant de petits miracles profanes (...) 'Je ne veux plus me retenir des erreurs de mes doigts, des erreurs de mes yeux, écrivait Aragon. Je sais maintenant qu'elles ne sont pas que des pièges grossiers, mais de curieux chemins vers un but que rien ne peut me révéler, qu'elles.' (...)"

Clément Chéroux / Fautographie: petite histoire de l'erreur photographique / Yellow Now / 2003 / p125

lundi 27 septembre 2010

Willy Ronis / Ayons de la patience

"(...) j'aurais aimé la photographier dans ce parc (...) Cette réflexion, je me l'étais faite pendant l'été, et je me disais, non, ayons de la patience, ce sera beaucoup mieux en novembre (...) je savais que ma photo serait plus symbolique (...) Alors, j'ai attendu. Et j'ai eu raison (...)"

Willy Ronis / Ce jour là / Folio / 2006 / p159

dimanche 26 septembre 2010

Laurent Graff / Cette ultime photo

"J'aurais voulu pouvoir photographier M. encore une fois, une dernière fois. La faire revivre juste le temps d'une photo (...) Prendre cette ultime photo en connaissance de cause, en sachant que c'est la dernière (...) Non pas une photo qui devient la dernière par fatalité (...) et qui échappe à tout contrôle. Une photo cérémonieuse, rituelle."

Laurent Graff / Il ne vous reste qu'une photo à prendre / Le dilettante / 2007 / p139

samedi 25 septembre 2010

Herve Guibert / Une hysterie qui se degonfle

"A l'arrivée dans une ville inconnue correspond une espèce d'excitation de l'oeil, de mobilité, de fringale visuelle (...) Le lendemain de l'arrivée, j'utilise trois rouleaux de pellicule, mais je mets trois jours à finir le quatrième rouleau. Pour moi la photo de voyage est une espèce de dynamique, d'hystérie qui se dégonfle très vite. "

Hervé Guibert / L'image fantôme / Les éditions de Minuit / 1981 / p71

vendredi 24 septembre 2010

Ansel Adams / visualiser... pre-voir...

"Billions of pictures are made with the diabolically clever automatic cameras, pictures that satisfy the snap-shooter but do not often reveal evidence of imaginative visualization...."

Ansel Adams, Examples: The Making of 40 Photographs, p. 73

jeudi 23 septembre 2010

Carson Wilson / Slow is beautiful

"As each step in automation takes us toward higher speeds in generating and reproducing images we lose the human touch. To a society accustomed to etchings and lithographs a photo was cheap and unimpressive. Now that etchings and lithographs are a great rarity and most of the images we encounter are video (on TV) even a well printed photo seems like fine craft. Meanwhile etchings, lithographs, and silk screens continue to appreciate due to their scarceness."

Un article à lire dans son intégralité ici...
Source: Carson Wilson / Serendipity

mercredi 22 septembre 2010

Herve Guibert / Ne pas photographier

"Mais la photographie a cela de contradictoire qu’elle contient la possible réalisation d’un désir d’image et son interruption même. Ne pas photographier, c’est conserver le désir d’une intention auquel l’acte viendrait mettre un terme. Photographier, c’est mettre fin à un désir mais se rendre disponible pour une autre envie."

Source: Arnaud Genon sur "Hervé Guibert : une leçon de photographie", de Robert Pujade

mardi 21 septembre 2010

Nicolas Fremiot / ne pas photographier dans l'instant

"... Comment procédez-vous ? Il semble y avoir en premier lieu l'importance de la marche, la déambulation. Puis vous revenez sur un lieu pour le photographier. Pourquoi ?
NF - Oui, il y a d'abord la marche. Et ma règle est de ne pas photographier dans l'instant, ce qui me permet de prendre de la distance vis à vis du paysage. ...
"

Source: Ecrivains-voyageurs.net

lundi 20 septembre 2010

Brandon Norris / Du film 120 dans un digital...

“I like to pretend that there’s expensive 120 film in my digital SLR when I’m out shooting, so as to force myself to be more deliberate.”

Photographer Brandon Norris, whose slow portraiture has been recognized for illuminating hidden detail in his subjects

“In my experience, it is essential to spend time with my subjects before any shoot.”

Brandon Norris‘s advice that applies to any subject, whether shooting people or animals or a pair or wooden teeth

Source: photojojo

dimanche 19 septembre 2010

Se conjugue avec avoir...

"photographier
Premier groupe
Se conjugue avec avoir

Variante de conjugaison
photographier ?
ne pas photographier
Féminin
Voix passive
"

Source: le conjugueur

samedi 18 septembre 2010

5 heures, 5 minutes et 3 secondes...

18.333 secondes, soit seulement 5 heures, 5 minutes et 33 secondes...

C'est le temps de photographie totale que représenterait la pratique d'un photographe qui, pendant cinquante années de sa vie, 220 jours par an, ferait assidument ses 100 photographies par jour. Soit 1 million cent mille (1.100.000) clichés...

Et si chacune d'entre elle représentait 1/60ème de seconde... toute cette existence consacrée à la photographie se résume donc à moins d'une journée de travail...

Comme quoi, en photographie, il n'y a aucune raison de se presser !

vendredi 17 septembre 2010

Pose ou pause ?

"On dit pause ou pose en Photo ???

Salut à tous, une question simple: on dit temps de pause ou temps de pose en Photo ? Je ne sais jamais comment dire sur mon blog !

Ah l'orthographe !
"

Source: omartins44 sur Virusphoto

jeudi 16 septembre 2010

Eloge de la lenteur (suivi d’une petite philosophie de la lenteur)

Eloge de la lenteur (suivi d’une petite philosophie de la lenteur)
Par Jean-Claude Mougin

Minutes d'une communication faite par l'auteur au 3ème Congrès de la Photographie Haute résolution organisé par Pierre Stringa à Montreux en Septembre 2007
sur "Galerie photo / le site français de la haute résolution"

Pose, entre autres, la question, "En quoi cette lenteur peut-elle bien intéresser la photographie, de haute ou basse résolution, analogique ou numérique ?" et "Quelle est la place de la lenteur et de la vitesse à l’heure où la photographie traditionnelle est submergée par la photographie numérisée ?"

mercredi 15 septembre 2010

Sophie Ristelhueber: reporter de l'apres...

"En 1992, elle revient dans Fait à la question de la guerre et de ses représentations dans le monde actuel. Constitué de photographies du désert prises d'hélicoptère en octobre 1991, peu après les combats de la première guerre du Golfe, cet ouvrage relève les signes pétrifiés ou noircis des destructions qui sont autant de traces de mort à la surface du désert.
Elle photographie de même les séquelles de la guerre en Irak.
"
Source: Wikipedia

"L’artiste vient après, pour un documentaire silencieux, quand tout cela est "fait". Rien à dire donc, mais beaucoup à ressentir. Son témoignage constitue en soi un engagement, mais les combats restent le prétexte visible de ce qu'elle recherche : les traces, les marques, les cicatrices, de l’homme, à travers celles qu’il inflige à son territoire."
Source: Emile Trochu

"Sophie Ristelhueber emprunte au reportage ses outils (la photographie) et l'un de ses thèmes majeurs (la guerre), mais en les pliant aux procédures de l'art.
Sophie Ristelhueber oppose la lenteur et le mûrissement à l'urgence (celle du photo reporter), l'après coup au présent de l'événement, l'allégorie à l'évidence obligée des clichés de presse. L'oeuvre n'est pas construite autour du projet documentaire de représenter, mais à partir du projet esthétique d'interroger la notion de trace, sur les corps, sur les lieux, sur les territoires, comme en témoigne son travail sur le Rwanda ou la Serbie.
"
Source: UE2008

dimanche 12 septembre 2010

1/125ème de seconde

1/125ème de seconde

D’innombrables visites sur Internet et la lecture de magazines spécialisés pour choisir son appareil photographique : six mois. Travailler à temps plein pour s’offrir le précieux objet : trois semaines. Se rendre chez le photographe, à moins qu’il ne s’agisse seulement d’un vendeur de matériel : une demi heure. Trouver un parking : dix minutes. Choisir et acheter l’appareil et ses accessoires : vingt minutes. Rentrer chez soi : trois quart d’heure (à cause des files).
Déballer le tout sur la table du living et se plonger dans le manuel : une heure trente. Ranger le tout parce que c’est l’heure du souper : trois minutes. Se plonger à nouveau dans le mode d’emploi : deux heures dix huit minutes (pas plus parce qu’il faut travailler demain). Charger les batteries : douze heures.
Rêver aux photos qu’on fera le week-end prochain : une nuit. Zut j’ai oublié d’acheter un film : quarante cinq minutes. Charger l’appareil : deux minutes. Viser pour la première fois avec un appareil en ordre de marche : quatorze secondes. Faire semblant de déclencher : une seconde. Ranger l’appareil dans le nouveau fourre-tout : deux minutes.
Mettre les bagages dans la voiture : cinq minutes. Attendre que tout le monde ait enfin embarqué : sept minutes. Rouler jusqu’à la mer : deux heures cinquante trois (en comptant un arrêt pipi). Trouver un parking : douze minutes. Descendre sur la plage et marcher vers les vagues et le soleil couchant : quatre minutes. Sortir l’appareil de son sac : vingt-trois secondes. Le lever à hauteur des yeux : une seconde. Viser l’horizon et cadrer : sept secondes. Zoomer, dézoomer, rezoomer : dix-huit secondes. Diaphragmer : une seconde.

Déclencher et voir l’image disparaître un instant : 1/125ème de seconde.

Cligner des yeux : un quart de seconde. Sourire béatement à la pensée de ce premier cliché : deux minutes. Continuer le week-end à la mer, prendre d’autres photos et rentrer à la maison : deux jours. Décharger le film : trente secondes. Attendre lundi encore et l’ouverture des magasins : treize heures. Aller faire développer son film : quarante cinq minutes. Attendre : quatorze heures. Aller chercher les photos développées : vingt minutes. Ne pas attendre d’être sorti de la boutique pour les entrevoir : quatre minutes. Penser qu’il aurait peut-être fallu les tirer en double : trente secondes. Serrer dans sa poche le précieux paquet, et juste contre la hanche, la précieuse première photo qui nous tient chaud : une minute. Rentrer et montrer ses photos : trente huit minutes. Envie d’agrandir cette photo là, précisément, pour l’afficher dans le salon : trois minutes. Ecarter les photos floues : deux minutes. Et celles où je fais vraiment une grimace, et les autres où on ne voit que tes kilos en trop (ou l’inverse) : trente-sept secondes.

Penser déjà à la prochaine fois, à mieux, autre chose, et ailleurs : quelques années.
Tenir enfin la technique pour ce qu’elle est et ne plus penser qu’aux images, autrement ; oser exposer et s’exposer ; et si souvent, ne pas photographier pour simplement regarder : toute une vie.

Charles LEMAIRE

(Texte pour la publication à l'occasion du cinquantenaire et du déménagement de l'Ecole de Beaux Arts de Wavre / mars 2010)

samedi 11 septembre 2010

Garry Winogrand / La photo manquante ?

"...He shot prolifically. I watched him walk a short block and shoot an entire roll without breaking stride. As he reloaded, I asked him if he felt bad about missing pictures when he reloaded. "No," he replied, "there are no pictures when I reload."..."

Source: Theory: "Coffee and Workprints: A Workshop with Garry Winogrand" (1988)

vendredi 10 septembre 2010

Olivier Van Rossum / Pose longue a main levee

Le temps de l'Ombre... « Eté 2006. Je dois photographier, pour la journée du patrimoine, les espaces interdits au public du corps de logis de la Vieille Ferme de Godinne. Ma complicité avec le bâtiment, à l'ombre depuis plus de quarante ans, est immédiate. Je suis séduit par cet espace. L'élégance de ses volumes, le mystère qui s'en dégage, la richesse et la complexité avec laquelle la lumière y évolue, me font écho.

Après mon travail sur la « Nuit Transfigurée », ce lieu m'offre un nouveau projet! J’en reçois les clefs et, depuis, le même rituel de la pose longue, très longue, à main levée s'y répète : La surface sensible de mon appareil sur le ventre, je cadre, je déclenche. Le miroir se relève et, à l’aveugle, j'égraine à mon rythme jusqu'à 120 secondes. Apparaissent des images hors temps, à déchiffrer lentement. La pénombre qui habite les pièces de la Vieille Ferme révèle progressivement le jour qui s’y accumule, y décante ou s'y dépose par strates, jusqu'en blocs massifs.

Cette ombre-là révèle une lumière qui, en pleine clarté, n'aurait pu être dévoilée. »


Source: Olivier Van Rossum dans La Ruelle / Galerie d'Art Contemporain

jeudi 9 septembre 2010

Douglas Gayeton / Slow: Life in a Tuscan Town

"Does the “slow” approach apply to your approach as a photographer?

Well, each photograph in the book is actually not one but at times hundreds of individual photographs combined together. The process of photographing can take hours. Then the writing on each image takes weeks. The text is a collaboration between me and my subjects. We work on them together, which also takes time—so yes, you could say I have a “slow” approach to photography, both because I forge a relationship with my subject and because these aren’t quick snapshots taken from a moving car. They’re carefully plotted and intimate."


Interview by Rosecrans Baldwin / The morning news / Published November 16, 2009

mercredi 8 septembre 2010

Stenope ultra-lent...

Ultra-slow-exposure pinhole photography

Le photographe finois Ollipekka Kangas attache ses sténopés a des arbres et signaux routier pour des mois, enregistrant ainsi des images tout à fait folles...


Source: Youtube

mardi 7 septembre 2010

Bouger pour photographier ? Vite ? Loin ?

La charte écologique Tchorski

Faire des photos, ça signifie être tout le temps sur les routes. Au niveau des transports, cela pourrait être très polluant. De ce fait, la charte écologique adoptée par Tchorski est la suivante :

-Voyager le maximum à pied ou à vélo (50% des photos).
-Voyager en transports en commun (20% des photos).
-Profiter d'autres déplacements qui sont de toute manière obligatoires (10%).
-Prendre la voiture si ce n'est pas possible autrement, comme dans le cas de reportages commandés dans l'urgence (10% des photos) : cette catégorie étant bien entendue réduite au maximum.


Source: Les questions les plus fréquentes de Tchorski / Vincent Duseigne

jeudi 22 juillet 2010

Lenteur et photographie: une tentative d’exploration

Lenteur et photographie : une tentative d’exploration
Partie I - Analyse : les conditions d'une image lente
Partie II - Expérimentation : construire une image lente
Partie III - 2 images lentes ?

Comme d'habitude, "Galerie photo / le site français de la haute résolution" fait dans le sérieux et le solide... Trois articles, des exercices pratiques, une analyse rétrospective des exercices...
Mais le sujet est plutôt ici celui de l'expression de la lenteur... que celui de sa pratique...

mercredi 21 juillet 2010

Slow food, ringard. Slow photography, branche.

Le guide photojojo de la photographie lente: The Photojojo Guide to Slow Photography

Trois "exercices" proposés par l'auteur de ce blog: le "portrait placide"... le "paysage décontracté"... et la "macro moelleuse"...

mardi 20 juillet 2010

Photographie lente a l'ere de l'instantane

"Essay: Slow Photography in an Instantaneous Age" par Fred R. Conrad

Les réflexions d'un photographe sur le temps et la position physique (et mentale) différente du photographe lorsqu'il pratique le grand format.

Qui êtes-vous ?

Ma photo
Ex journaliste, informaticien, Ecolo, photographe, belge, bedonnant, grisonnant, polyglotte, passant quotidiennement trop heures derrière mon volant. Vous en voulez encore? Parlons plutôt photographie!