mercredi 30 novembre 2011

C.J. Chilvers / 5 / Vous savez deja quoi photographier

Vous savez déjà quoi photographier

Ne cherchez pas trop loin... si vous avez l'habitude de photographier quelque chose, c'est sans doute que c'est cela qui vous intéresse: continuez! Mais évidemment, ne vous empêchez pas d'explorer.

Pour une photographie du moins / la simplicité volontaire du photographe
10 principes pour redécouvrir ce qui compte
un manifeste par C.J. Chilvers

Illustrations pratiques de cette philosophie et liens sur A lesser photographer

mardi 29 novembre 2011

C.J. Chilvers / 4 / Racontez une histoire

Racontez une histoire

Qu'est ce qui fait que certains photographes sont publiés par National Geographic, et largement diffusés, alors que les œuvres des autres, richement imprimées, s'empoussièrent dans les rayons des librairies? Le récit est la clef. Et le photographe ne doit pas oublier qu'il peut aussi écrire... son histoire pourrait en avoir d'autant plus d'impact.

Pour une photographie du moins / la simplicité volontaire du photographe
10 principes pour redécouvrir ce qui compte
un manifeste par C.J. Chilvers

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lundi 28 novembre 2011

C.J. Chilvers / 3 / Depensez pour l'image pour l'image pas pour l'instrument

Dépensez pour l'image pas pour l'instrument

"Les vrais résultats se mesurent par la réaction que vos images provoquent chez le spectateur. Les émotions ne sont pas mesurables en taille d'impression ou en pixels. Et dépenser plus encore pour des pixels pourra rendre votre vendeur très heureux, mais n'aura en principe aucun effet sur votre spectateur."
(traduit librement)

Pour une photographie du moins / la simplicité volontaire du photographe
10 principes pour redécouvrir ce qui compte
un manifeste par C.J. Chilvers

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dimanche 27 novembre 2011

C.J. Chilvers / 2 / Restez amateur

Restez amateur

"On vous traite comme un pro, vous pousse à acheter comme un pro et vous invite à revenir acheter plus encore. Cela vous vole autant votre temps que des ressources que vous feriez mieux d'utiliser à faire les photos que vous aimez.
(...) Efforcez vous de faire des images remarquables plutôt que vendables.
"
(traduit librement)

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10 principes pour redécouvrir ce qui compte
un manifeste par C.J. Chilvers

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samedi 26 novembre 2011

C.J. Chilvers / 1 / L'art prospere sous la contrainte

L'art prospère sous la contrainte

"Quand vous vous imposez une contrainte, vous jetez un obstacle au travers de la voie de la simplicité et forcez votre cerveau à inventer un chemin moins souvent parcouru.
Votre créativité est ce qui rend vos images uniques. Ne la gaspillez pas sous prétexte d'un processus plus simple.
"
(extrait librement traduit)

Pour une photographie du moins / la simplicité volontaire du photographe
10 principes pour redécouvrir ce qui compte
un manifeste par C.J. Chilvers

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vendredi 25 novembre 2011

Simplicite volontaire et photographie

Pour une photographie du moins / la simplicité volontaire du photographe
10 principes pour redécouvrir ce qui compte
un manifeste par C.J. Chilvers

C'est du moins ma traduction libre de "A lesser photographer". Décroissance ? Simplicité volontaire ? Le nom qu'on donnera à cette approche importe peu, resteront les idées...

"Ne faudrait-il pas s'interroger sur le fait que notre pratique de photographes nous est tout doucement instillée, et vendue, sous l'influence de podcasts, blogs, livres et magazines ?
Et, au fait, en quoi l'équipement importe-t-il vraiment? Et pourquoi ?
Et si je me séparais de tout cela et recommençais à zéro avec le minimum ?
Ma vision me suffirait-elle à capturer les images que je désire?
"
(traduction libre d'un paragraphe de l'introduction)

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lundi 21 novembre 2011

Benoit Thiollent / Zone 3

"Expérimentation urbaine un peu loufoque, "Zone 3" signalerait tout déplacement piéton dont la vitesse serait supérieure à 3km/h. L’artiste invite ainsi les passants à ralentir pour mieux observer le patrimoine et interroger notre rapport à la réglementation et à la technologie sécuritaire imposée dans la vie quotidienne.
J'aime à revoir ma Normandie, c'est le pays qui m'a donné le jour
Concentré sur la vérité lorsqu’il s’agit d’écrire dans l’exercice de ma profession de journaliste, je deviens un rêveur et conteur d’histoires dans mes créations d’art contemporain.
Un véhicule, qu’il soit à deux ou quatre roues, n’est jamais bien loin de mes installations et réalisations. Je le vois comme une main tendue vers le spectateur, une invitation à mettre un pied dans mon monde, à partir d’un objet universellement connu.
J’ai travaillé cette fois-ci avec un radar automatique, sujet d’actualité propice aux discussions passionnées en ce printemps 2011.
Je fais ainsi don au spectateur d'une oeuvre ouverte, lui offrant une très large possibilité d'interprétation en fonction de son âge et sa personnalité. Mon but est de voir l'individu enrichir l'oeuvre de ses souvenirs et son vécu pour fabriquer sa propre vérité.
En quittant l'installation éphémère, avec le souhait de rapporter à son entourage la vision étonnante venant d'être vécue, le spectateur devient de fait sa pièce maîtresse.
Sur Internet, on parle de buzz. Je préfère l’idée d’enrichissement de la mémoire collective. Frédéric et Eustache Bérat méritent bien cela.
Benoît Thiollent"

dimanche 20 novembre 2011

Annexe 04 - Quelques textes de reference

Le « Slow movement » est parti d’une opposition à l’installation d’un Mc Donalds en Italie en 1986 et de la naissance du concept de Slow food. Il s’est étendu ensuite à d’autres domaines.

En photographie, la plupart des références à la photographie lente sont purement techniques. La photographie lente serait simplement une photographie qui dure longtemps : de quelques minutes à quelques heures ou quelques mois. Tout un mouvement esthétique s’est développé autour de ce thème mais qui n’apporte en général pas grand-chose en termes de qualité de vie ou de perception du monde.

Je citerai pourtant le nom d’Ansel Adams, un pionnier de la photographie des années 1920, par ailleurs écologiste avant la lettre dans son combat pour les parcs nationaux. Son utilisation même pour des photos en pleine nature d’un appareillage très lourd d’une part, mais aussi et surtout son idée de la visualisation, selon laquelle il faut voir la photo qu’on va produire avant de la faire, sont sans doute ce qui s’est fait de plus proche du mouvement actuel de la slow photography.

Quelques références sont cependant apparues au cours des trois ou quatre dernières années sur le web, bien plus proches de la philosophie de la Slow food. Deux d'entre elles semblent en particulier faire l’unanimité :
  • Un premier article, publié en février 2010, “Tired: Slow Food. Wired: Slow Photography!”, que l’on pourrait traduire par «Slow food, ringarde Slow photography, branchée» propose 3 exercices (le portrait placide, le paysage décontracté et la macrophotographie moelleuse)… L’approche est encore relativement technique et dirigée vers les photographes, mais ces exercices témoignent pourtant d’une vision franchement «philosophique» de la notion de «Slow» avec le plaisir, l’anticipation, la patience… et en rappelant «préoccupez-vous plus de votre sujet que de votre appareil».
  • Et beaucoup plus récemment, en janvier 2011, “The Slow-Photography Movement : What is the point of taking pictures?” (le mouvement Slow en photographie: à quoi rime de photographier?) de Tim Wu dans le magazine en ligne «Slate», réducteur lui aussi, mais qui a suscité des dizaines de réactions et citations sur la toile. Il décrit une photographie lente en 3 étapes : une lente étude du sujet tel qu’il est et pas tel qu’il devrait être, ensuite la prise de décision technique, et Tim Wu déclare qu’à ce point, il n’est plus nécessairement essentiel de prendre la photo, enfin, et je m’écarte de sa position sur ce point, la seule raison de prendre des photos serait d’avoir accès à une troisième étape celle du labo (argentique ou numérique).
Une troisième référence, moins explicite mais tout à fait cohérente doit désormais s’y ajouter :
  • La contribution de CJ Chilvers sous le titre «A Lesser Photographer – The Manifesto / 10 Principles for Rediscovering What Matters» (Photographie du moins, le manifeste / 10 principes pour redécouvrir l’essentiel), développée dans un blog, présentant le manifeste en pdf et en développant les échos et applications sur un autre blog. Son idée principale est que le matériel, et la course au matériel, photographique est l’obstacle principal à une photographie de qualité. Il faudrait probablement ici parler de "photographie décroissante" ou de "simplicité volontaire en photographie".
Quelques notes pour en finir :
  • Je n’ai pas encore trouvé de référence structurée sur l’empreinte écologique de la photographie numérique et/ou argentique...
  • La "slow photography" n'est pas pour l’argentique et contre le numérique. La même question de l'abondance s’est déjà posée il y a bien longtemps avec l’apparition du rouleau de pellicule qui a permis de mettre 100 photos sur un film.
  • Le mouvement slow est à construire en même temps que ceux de la décroissance, de la simplicité volontaire, du développement durable, ainsi que tant d’autres.


Suites

samedi 19 novembre 2011

Annexe 03 - Les photographies

Jugez vos photos durement. La probabilité que vous ayez une seule photo vraiment bonne sur cent est très faible… Mais plus vous vous jugerez durement, meilleures deviendront vos photos, parce que vous serez capables de faire l’essentiel du tri au moment de la prise de vue…

Demandez aux autres de juger vos photos. Et apprenez que les commentaires positifs sont en général les moins intéressants (vous aurez sans doute déjà remarqué vous-même que tel ou tel aspect de votre photo est réussi) alors que les plus critiques sont ceux qui vous feront avancer. Et surtout, taisez-vous ! Vous aviez le temps de vous exprimer au moment de faire la photo… il est temps maintenant pour ceux qui la voient de vous dire ce qu’ils y voient (pas ce que vous prétendez qu’il faudrait y voir). Et si vous n’avez personne qui soit en mesure de vous critiquer, participez à l’un ou l’autre forum sérieux sur internet ou à un club photo.

Analysez vos images et donnez-vous des outils pour ce faire.
  • Recadrez : avec quelques feuilles de papier utilisées comme masques, retaillez votre image, en carré, en panoramique, horizontal, vertical, en coupant l’un ou l’autre bord plus faible, ou au contraire, imaginez qu’elle s’étende au-delà de ses limites actuelles… Vous avez peut-être la bonne photo, mais noyée dans un trop grand cadre. Ou bien, au contraire, vous avez cadré trop serré et votre sujet aurait besoin d’air… Demandez aussi à d'autres de faire cet exercice, au début vous hésiterez toujours à amputer votre photo de quelque chose que vous y avez mis...
  • Tournez : posez vos photos sur une table, tournez autour. La photo vraiment bonne se reconnait au fait qu’on voit qu’elle est bonne au moins dans deux directions… Question d’équilibre…
  • Transformez: couleur ou noir et blanc. Essayez la transformation, peut-être êtes vous de ceux qui voient le monde en noir et blanc... ou bien, précisément de ceux qui ne le voient qu'en couleurs.
Agissez en conséquence
  • Laissez : Si une photo est très moyenne, ne la présentez pas à un concours et ne la tirez pas non plus en taille poster…
  • Solutionnez : Si vous avez appris quelque chose et la manière de le corriger, corrigez-le dans vos prochaines photos… Et si vous ne savez pas, informez-vous, faites des tests...
  • Recommencez : Faire une photo est un acte extrêmement simple et rapide !


Suites

vendredi 18 novembre 2011

Annexe 02 - Photographier

Une disposition, une posture et un acte
Photographier se résume bien, finalement, a ce morceau d’instant, cette fraction de seconde pendant laquelle l’image atteindra votre film ou votre capteur. N’oubliez surtout pas que tout un chemin vous a mené à cet instant précis.
  • Si vous le pouvez, préparez-vous à photographier. Pour certains, ce sera la nécessité de prévoir le moment où ils vont le faire. Pour d’autres, de préparer soigneusement leur matériel, de savoir qu’il est bien prêt à fonctionner et que la créativité pourra s’exprimer sans aucun doute sur le film (pour ceux qui en utilisent encore), sans panne de batterie ou de n’importe quel autre élément. Dans mon cas, c’est de savoir que je «promène mon appareil» (il est là, il est prêt, et je suis en sortie photographique… mais rien ne dit que je vais photographier…) en même temps que cet appareil est encore enfermé dans son sac (face à une image possible, je vais donc m’arrêter, regarder, me demander si je vais ouvrir mon sac, sortir mon appareil, ouvrir mon appareil – eh oui, j’ai un appareil qui se replie -). A votre tour de trouver le moyen de vous mettre dans les meilleures dispositions pour ce que vous voulez faire. Et si vous en avez l’occasion, regardez un grand photographe travailler; inspirez-vous peut-être de son rythme et de sa manière de promener le regard plus que de toujours viser.
  • Physiquement ensuite, mettez-vous dans la bonne position. Sur un pied et le bras tendu… le résultat sera probablement très aléatoire. Utiliser un trépied ? Vous gagnez en liberté autour de votre appareil… mais vous en perdez autant en flexibilité et en mobilité. L’appareil à bout de bras ? D’accord pour certaines photos extrêmes, ou pour les journalistes qui tirent en rafale… mais imaginez-vous le peu de stabilité qu’a votre appareil au bout d’un tel bras de levier ? On n’a jusqu’à présent pas fait grand-chose de beaucoup mieux que l’œil collé au viseur. Vous n'avez qu'un écran ? Tenez l'appareil pas trop loin, et gardez les coudes collés au corps. Ca ne bougera pas ! Essayez toujours de vous donner le plus possible de stabilité : appuyé contre un mur, contre un arbre. Vos photos n’en seront sans doute que meilleures.
  • Enfin vient le moment d’appuyer sur le bouton. Ne gâchez pas tout en oubliant cet instant. Faites le doucement (sinon votre appareil risque de faire une rotation vers la droite), calmement (et ainsi bien voir, jusqu’au dernier moment tous les éléments de la scène qui va être enregistrée). Et quand vous atterrissez… rien ne vous empêche de dire merci à votre modèle… ni même au paysage que vous venez de photographier !
Des paramètres techniques et des paramètres esthétiques
Le moment de la photographie est décisif : vous allez devoir combiner, en une fraction de seconde, des exigences et des choix techniques avec d’autres qui sont purement esthétiques.
Soyons clairs, les aspects techniques n’intéresseront personne et n’ont jamais produit de photo « significative ». Efforcez-vous dès lors de vous simplifier la vie au maximum :
  • Utilisez, par exemple, une focale fixe plutôt qu’un zoom (sinon, choisissez sur votre zoom la focale que vous allez utiliser)
  • Décidez, par exemple, de faire toutes vos photos horizontalement plutôt que parfois à l’horizontale, parfois à la verticale
  • Connaissez bien votre appareil et utilisez les fonctions que vous connaissez plutôt que de vous plonger dans le manuel ou des menus interminables au moment de faire la photo ; et si vous ne le connaissez pas bien, utilisez ce que vous en connaissez…
  • Travaillez en mode automatique s’il convient à ce que vous voulez faire, mais choisissez bien si vous le pouvez entre la priorité au diaphragme (si c'est le contrôle de la profondeur de champ qui importe pour votre photo) et celle à la vitesse (votre sujet, ou les circonstances exigent une certaine vitesse)
  • Utilisez un appareil simple, plutôt qu’un appareil compliqué
En résumé, faites tout pour supprimer les questions techniques au moment où tout votre esprit devrait être dirigé vers le contenu de votre image.

Ici et maintenant ou ailleurs / à un autre moment ?
Ne rêvez pas votre photographie : celle que vous allez faire se fait ici et maintenant. Mesurez donc bien ce qui lui manque et ce que vous pouvez y changer.
Pour en revenir à la posture, évoqué au début de cet article, n’oubliez jamais de :
  • Bougez, marchez… Le zoom a rendu certains photographes paresseux et stupides. Bougez. A gauche, à droite. En avant et en arrière. Laissez pendre votre appareil et regardez. Voyez quel est le meilleur point de vue et s’il ne vaudrait pas la peine d’escalader cette colline ou de s’approcher de son sujet…
  • Trouvez aussi le bon niveau... Plier les genoux, ou monter sur l’escabeau… Chaque angle de prise de vue rendra différemment son sujet. Pour photographier des enfants ? Essayez de plier les genoux : vous ne les écraserez pas de votre grandeur d’adulte mais retrouverez un peu de leur regard… Regardez les choses de haut : la foule ne sera plus une barrière, mais le sujet d’une harmonieuse arabesque…
  • Attendre ou revenir...Enfin, il est essentiel de se demander s’il ne vaudrait pas la peine d’attendre, ou de revenir… une ou deux heures plus tard ? Une demi-heure plus tôt ? Regardez la manière dont le soleil (ou l’éclairage urbain) se comporte, les ombres, leur orientation. La foule ou le trafic. Et composez dans votre tête une photo encore plus satisfaisante que celle que vous pourriez mettre en boite aujourd’hui.
Photographier ou pas
Et au bout du compte, la décision, de photographier, ou pas.
D’éventuellement s’abstenir, plutôt que d’enregistrer un instant quelconque.

Suites

jeudi 17 novembre 2011

Annexe 01 - L'appareil photographique

Tout appareil photographique est une variation autour d’un schéma assez simple dont tous les éléments se sont finalement combinés au cours du 19ème siècle pour ne plus finalement évoluer de manière significative par la suite.

Il est constitué de
  • Une chambre noire (grande dans le cas d’une chambre technique à l’ancienne, minuscule dans le cas de l’appareil photographique de votre téléphone cellulaire)
  • Un dispositif optique (un simple trou dans le cas du sténopé, mais en général un objectif composé d’une ou de plusieurs lentilles)
  • Un dispositif de fixation de l’image (un film dans le cas de la photographie analogique ou un capteur dans le cas de la photographie numérique… mais cela pourrait très bien être le gazon qui blanchit ou verdit ou bien le bronzage et les coups de soleil sur votre peau, et n’importe quel matériau capable de mémoriser la trace de la lumière)
  • Un dispositif de contrôle de la quantité de lumière (normalement un obturateur mécanique… mais jadis il arrivait que le photographe utilise sa casquette)
  • Un dispositif de visée
Cette liste nous permet de faire quelques remarques importantes :
  • Aucun appareil photographique, s’il a été bien conçu n’est « trop vieux »: une chambre technique âgée de plus de cent ans peut très bien être équipée d’un capteur numérique; et la réparation d'un appareil mécanique est une chose très simple comparée à l'obsolescence programmée des modèles numériques
  • Aucun appareil photographique n’est a priori « trop simple » pour faire de bonnes photos: des générations ont photographié avec les Kodak et Agfa box, puis avec les Instamatic et les appareils jetables les nouvelles le font avec leur téléphone cellulaire
Viser
  • Il faut viser / composer, cela fera l’objet de l’article suivant
Vitesse-diaphragme
  • En photographie argentique, deux paramètres doivent être gérés : la vitesse et le diaphragme.
    • Le film (ou le capteur numérique) a besoin d’une certaine quantité de lumière pour produire une image. Pensez donc à l'image comme à une cruche à remplir d'eau.
    • Vous avez le choix, soit de fournir très peu de lumière pendant longtemps (vous laissez couler un fin filet d'eau) soit beaucoup de lumière pendant très peu de temps (vous ouvrez grand le robinet).
    • Le volume de lumière (le débit de votre robinet) à un instant donné se contrôle avec le diaphragme : plus le nombre est grand MOINS il y a de lumière (f16 donne deux fois moins de lumière que f11, qui lui-même donne deux fois moins de lumière que f8) attention, un effet secondaire du diaphragme est la « profondeur de champ ». Plus le nombre F est élevé, plus la profondeur de champ (ce qui est net) est grande.
    • La durée est contrôlée avec l’obturateur : une photo au 1/500ème de seconde elle aussi recevra deux fois moins de lumière qu’une photo au 1/250ème de seconde attention, un effet secondaire de la vitesse est la netteté des objets en mouvement ou celle des objets photographiés par un photographe qui n’est pas parfaitement immobile.
    • Heureusement, la plupart des appareils modernes sont équipés d’une cellule photoélectrique qui va mesurer la quantité de lumière nécessaire et vous proposera, par exemple de faire votre photo au 1/250ème de seconde à f8.
    • Évidemment aussi... il y a très peu de chance pour que votre appareil vous propose de faire votre prochaine photo au 1/250ème et à f8... les calculs qui suivent devront être adaptés en fonction de la situation que vous rencontrerez alors...
Et si ça ne me convient pas ?
  • Peut-être le 1/250ème de seconde n’est-il pas assez rapide (par exemple pour photographier une voiture de course)…
  • Ou bien le f8 proposé va-t-il rendre net un arrière-plan que vous ne voudriez pas voir…
  • Rien ne vous empêche de choisir une autre vitesse, ou un autre diaphragme : vous voulez prendre la même photo au 1/1000ème ? 4 fois plus vite ? Il vous faut donc un diaphragme 4 fois plus ouvert : donc de 8 vous passez à f5.6 et puis encore à f4 (attention, vous l’aurez remarqué, l’échelle des diaphragmes n’est pas proportionnelle).
  • Ou vous voulez augmenter la profondeur de champ et voir en même temps l’avant plan net et le paysage ? Si vous choisissez de photographier à f16 (f8, f11, f16) et donc de laisser passer quatre fois moins de lumière, il vous faut prendre une vitesse quatre fois plus lente et donc au lieu du 1/250ème travailler au 1/60ème.
  • La bonne nouvelle est qu’en général, votre appareil fera ce calcul pour vous et qu’il vous suffira de choisir de modifier la vitesse ou bien le diaphragme pour qu’il adapte automatiquement l’autre paramètre.

Sensibilité, balance des blancs, flash
  • En photographie numérique, deux autres viennent s’y ajouter : la sensibilité (ISO) et la balance des blancs.
    • Le film analogique a une faiblesse par rapport au capteur numérique, c’est qu’il travaille qu’à une seule sensibilité. C’est un avantage en faveur des appareils numériques.
    • Par contre, quand vous voudrez, comme indiqué ci-dessus, contrôler votre profondeur de champ, ou bien la netteté des objets (par exemple si vous avez envie que les véhicules qui passent soient flous), ou même les deux en même temps… il est important de mettre la sensibilité (ISO) en mode fixe (par exemple à 100 ISO) et ne pas laisser l’appareil décider lui-même de cette sensibilité.
    • De même, le film analogique réagit d’une certaine manière à chaque type d’éclairage : les couleurs seront naturelles à la lumière du soleil mais seront fortement orange, bleues ou vertes avec certains éclairages artificiels la neige au petit matin est, elle, franchement bleue…
    • En général, et c’est à nouveau un avantage du numérique, vous pourrez laisser la balance des blancs en mode automatique mais dans certains cas particuliers (par exemple pour photographier le bleu de la neige) il pourrait être utile de désactiver cette balance des blancs et décider vous-même du bon traitement des couleurs.

  • Pour en finir avec la lumière : le flash
    • Puisque votre capteur/film a besoin d’une certaine quantité de lumière, vous serez peut-être tenté par l’utilisation du flash.
    • Attention, celui qui fait partie de votre appareil est bien un « flash d’appoint ». Il n’est pas fait pour photographier un animal à 50m de vous dans la nuit noire… Il n’est même pas fait pour photographier la bande de dix copains qui se tiennent à 5m de vous…
    • Par contre, et c’est bien là que vous ne penserez pas à l’utiliser, il est tout à fait adapté à éclairer le visage de votre sujet alors que celui-ci est, le soleil dans le dos, devant un paysage éclatant de lumière… Ou à lui donner un peu de couleur quand le ciel en manque vraiment trop. Dans ces deux cas, essayez avec et sans flash… vous verrez bien quelle photo vous garderez.
Quelle focale ?
  • L’objectif que vous allez utiliser est primordial :
    • Sur des appareils de conception récente, il est presque certain qu’il s’agira d’un zoom : un objectif à focale variable (celui qui permet de photographier de près ET de loin)
    • Attention, certains appareils compacts, ou les téléphones cellulaires, vous offrent parfois un « zoom numérique ». L’image captée par l’appareil reste la même (en général petite et mauvaise), et l’appareil va « zoomer » dans cette image. N’utilisez JAMAIS le zoom numérique. Si vous devez recadrer, faites le calmement par la suite devant votre ordinateur.
    • Sur les appareils plus simples et sur les anciens appareils, il s’agira d’une focale fixe (on ne peut pas zoomer) interchangeable ou pas (certains appareils acceptent des objectifs différents, dans d’autres – et pas nécessairement les moins perfectionnés – l’objectif est définitivement fixé à l’appareil).

  • Choisir sa focale :
    • Il ne suffit pas de zoomer, et de cadrer aux bonnes dimensions pour obtenir la bonne photo
    • Une focale « normale » (50mm en 24x36, 35mm pour la plupart des capteurs numériques, 80mm en 6x6) est en principe la plus adaptée à rendre compte de ce que vous voyez.
    • Un téléobjectif (à partir de deux fois la focale normale) va vous permettre de photographier de plus loin, mais il va aussi « écraser » les plans (une rue vous paraîtra par exemple beaucoup plus courte quand elle est photographiée au téléobjectif)
    • Un grand-angle (en dessous de la focale normale jusqu’à sa moitié, au-delà, on parle de super-grand angle) va vous permettre de photographier plus large, et donc éventuellement de vous rapprocher de votre sujet, mais il va aussi gonfler ce qui est près tout en diminuant fortement ce qui est éloigné (la rue vous paraîtra beaucoup plus longue)
    • Les trois types de focale vous permettront de réaliser exactement le même cadrage pour autant que vous vous teniez à des distances différentes… vous avez donc bien le choix d’avancer/reculer ou bien de zoomer/dé-zoomer.
    • Chacun a ses effets optiques propres qui seront dans un cas un avantage et dans l’autre inacceptables : un portrait pris de très près avec un grand angle ou même une focale normale va faire un gros nez à votre sujet, choisissez plutôt un petit téléobjectif, ou de zoomer légèrement pour « aplatir » le visage… Un grand angulaire va le plus souvent déformer les courbes dans les objets proches, mais cela peut éventuellement donner des effets graphiques intéressants.
Je n’ai rien compris !
  • Point par point, paragraphe par paragraphe, relisez ce qui précède… pas nécessairement tout de suite, mais éventuellement dans quelques jours ou semaines…
  • Je ne comprends pas grand-chose au fonctionnement de ma voiture, mais je suis quand même capable de la conduire sans accident d’un point A à un point B. Peut-être n’avez-vous pas vraiment besoin d’une explication technique sur le fonctionnement d’un appareil photographique ?
  • Et si vous vous posiez la question le jour où vous en avez besoin ? La meilleure manière de comprendre comment fonctionnent les choses, n’est-elle pas de les expérimenter ? Vous savez ce à quoi vous devez veiller (focale, diaphragme, vitesse, sensibilité, balance des blancs,…) : savez-vous que ce sont des paramètres que votre appareil photographique numérique enregistre en même temps que la photo ? Cherchez les propriétés EXIF de votre image… et elle vous permettra d’analyser certains éléments à tête reposée… éventuellement avec l’aide de quelqu’un qui aurait une meilleure compréhension du sujet.
  • Et si tout simplement vous utilisiez un appareil plus simple… La photographie, ce n’est pas nécessairement se préoccuper tout le temps et toujours de son appareil…
  • La bonne nouvelle ? Si vous avez compris, et intégré tout ce qui précède... vous avez compris 95% de la technique photographique. Le reste n'est finalement que variation autour de quelques principes bien simples...


Suites

vendredi 11 novembre 2011

Exercice 09-2 / Ne pas photographier

  • L’image peut être un outil de reproduction du réel; mais il peut aussi n'en être qu'une évocation : un simple soutien à la mémoire ou à la communication.
  • Il est essentiel de reconnaître quand une situation ne se prête pas à la reproduction photographique : à cause de votre matériel, de votre technique ou disponibilité mentale, de la situation elle-même.
  • Pourquoi la frustration de ne pas avoir photographié ? Sinon peut-être parce qu’on n’a pas non plus pris la peine d’en faire une véritable image.
  • Ne pensez-vous pas d'ailleurs que vos meilleures "photographies" personnelles sont de celles que vous n'avez jamais faites, mais pour lesquelles vous avez été assez présents et conscients pour en enregistrer toute la richesse et toute la complexité?


Suites

jeudi 10 novembre 2011

Exercice 09-1 / Ne pas photographier

L’erreur fondamentale est de croire que ce qui est visuel peut être (ou doit être) photographié. La photographe Diane Arbus (1923-1971) a reconnu ce paradoxe et proposé à ses élèves un exercice "(...) [Diane Arbus] demanda à l'auditoire de décrire une expérience impossible à photographier. 'Diane tenait à ce que nous racontions nos histoires (...) et elle s'énervait quand on manquait de précision (...) Dites-nous exactement ce qui s'est passé. Où étiez-vous quand ça s'est passé ?' (...) C'était un moment purement visuel. (...)"

Instructions
  • Identifiez une situation impossible à photographier, mais totalement visuelle.
  • Identifiez votre moyen de transmettre ce message visuel : dessiner, sculpter, ramasser un caillou, collage, choisir une carte postale, écrire,…
  • Produisez une IMAGE qui vous satisfasse
  • Vous êtes le seul juge…
  • L’image matérielle n’est qu’un support pour votre image mentale…
Variations
  • Contraignez-vous à une technique donnée, même si vous ne la maitrisez pas bien…
  • Ou bien, surtout si vous ne la maitrisez pas du tout...
Suites

vendredi 4 novembre 2011

Exercice 08-2 / Prendre son pied

  • Pour une certaine photographie, l’utilisation du trépied reste indispensable. A partir d'un certain niveau d'agrandissement, seul le trépied garantit une parfaite immobilité de l'appareil au moment de la prise de vue. Et même là où il n'est pas indispensable, il ajoute encore à la qualité et à la précision de l'image.
  • Avec un trépied et un déclencheur à distance, le photographe peut changer totalement son rapport à son sujet: il n'est plus caché derrière son appareil mais il peut rester dans le monde où et son sujet, ou son modèle. Il peut même s'en rapprocher ou le regarder sous d'autres angles que celui de son appareil...
  • Utiliser un trépied a aussi l'avantage de ralentir la prise de vue ; il faut l’installer, le mettre à bonne hauteur, corriger éventuellement son assise, sa plongée… Et c'est autant de temps gagné pour penser et visualiser sa future photographie.


Suites

jeudi 3 novembre 2011

Exercice 08-1 / Prendre son pied

Et si, en inventant le stabilisateur et en abandonnant l'usage du trépied, on avait perdu quelque chose?

Instructions
  • Utilisez un trépied
  • Utilisez un déclencheur à distance
  • Utilisez le retardateur
Variations
  • Avec ce matériel, photographiez des personnes en mouvement
Suites

Qui êtes-vous ?

Ma photo
Ex journaliste, informaticien, Ecolo, photographe, belge, bedonnant, grisonnant, polyglotte, passant quotidiennement trop heures derrière mon volant. Vous en voulez encore? Parlons plutôt photographie!