vendredi 18 novembre 2011

Annexe 02 - Photographier

Une disposition, une posture et un acte
Photographier se résume bien, finalement, a ce morceau d’instant, cette fraction de seconde pendant laquelle l’image atteindra votre film ou votre capteur. N’oubliez surtout pas que tout un chemin vous a mené à cet instant précis.
  • Si vous le pouvez, préparez-vous à photographier. Pour certains, ce sera la nécessité de prévoir le moment où ils vont le faire. Pour d’autres, de préparer soigneusement leur matériel, de savoir qu’il est bien prêt à fonctionner et que la créativité pourra s’exprimer sans aucun doute sur le film (pour ceux qui en utilisent encore), sans panne de batterie ou de n’importe quel autre élément. Dans mon cas, c’est de savoir que je «promène mon appareil» (il est là, il est prêt, et je suis en sortie photographique… mais rien ne dit que je vais photographier…) en même temps que cet appareil est encore enfermé dans son sac (face à une image possible, je vais donc m’arrêter, regarder, me demander si je vais ouvrir mon sac, sortir mon appareil, ouvrir mon appareil – eh oui, j’ai un appareil qui se replie -). A votre tour de trouver le moyen de vous mettre dans les meilleures dispositions pour ce que vous voulez faire. Et si vous en avez l’occasion, regardez un grand photographe travailler; inspirez-vous peut-être de son rythme et de sa manière de promener le regard plus que de toujours viser.
  • Physiquement ensuite, mettez-vous dans la bonne position. Sur un pied et le bras tendu… le résultat sera probablement très aléatoire. Utiliser un trépied ? Vous gagnez en liberté autour de votre appareil… mais vous en perdez autant en flexibilité et en mobilité. L’appareil à bout de bras ? D’accord pour certaines photos extrêmes, ou pour les journalistes qui tirent en rafale… mais imaginez-vous le peu de stabilité qu’a votre appareil au bout d’un tel bras de levier ? On n’a jusqu’à présent pas fait grand-chose de beaucoup mieux que l’œil collé au viseur. Vous n'avez qu'un écran ? Tenez l'appareil pas trop loin, et gardez les coudes collés au corps. Ca ne bougera pas ! Essayez toujours de vous donner le plus possible de stabilité : appuyé contre un mur, contre un arbre. Vos photos n’en seront sans doute que meilleures.
  • Enfin vient le moment d’appuyer sur le bouton. Ne gâchez pas tout en oubliant cet instant. Faites le doucement (sinon votre appareil risque de faire une rotation vers la droite), calmement (et ainsi bien voir, jusqu’au dernier moment tous les éléments de la scène qui va être enregistrée). Et quand vous atterrissez… rien ne vous empêche de dire merci à votre modèle… ni même au paysage que vous venez de photographier !
Des paramètres techniques et des paramètres esthétiques
Le moment de la photographie est décisif : vous allez devoir combiner, en une fraction de seconde, des exigences et des choix techniques avec d’autres qui sont purement esthétiques.
Soyons clairs, les aspects techniques n’intéresseront personne et n’ont jamais produit de photo « significative ». Efforcez-vous dès lors de vous simplifier la vie au maximum :
  • Utilisez, par exemple, une focale fixe plutôt qu’un zoom (sinon, choisissez sur votre zoom la focale que vous allez utiliser)
  • Décidez, par exemple, de faire toutes vos photos horizontalement plutôt que parfois à l’horizontale, parfois à la verticale
  • Connaissez bien votre appareil et utilisez les fonctions que vous connaissez plutôt que de vous plonger dans le manuel ou des menus interminables au moment de faire la photo ; et si vous ne le connaissez pas bien, utilisez ce que vous en connaissez…
  • Travaillez en mode automatique s’il convient à ce que vous voulez faire, mais choisissez bien si vous le pouvez entre la priorité au diaphragme (si c'est le contrôle de la profondeur de champ qui importe pour votre photo) et celle à la vitesse (votre sujet, ou les circonstances exigent une certaine vitesse)
  • Utilisez un appareil simple, plutôt qu’un appareil compliqué
En résumé, faites tout pour supprimer les questions techniques au moment où tout votre esprit devrait être dirigé vers le contenu de votre image.

Ici et maintenant ou ailleurs / à un autre moment ?
Ne rêvez pas votre photographie : celle que vous allez faire se fait ici et maintenant. Mesurez donc bien ce qui lui manque et ce que vous pouvez y changer.
Pour en revenir à la posture, évoqué au début de cet article, n’oubliez jamais de :
  • Bougez, marchez… Le zoom a rendu certains photographes paresseux et stupides. Bougez. A gauche, à droite. En avant et en arrière. Laissez pendre votre appareil et regardez. Voyez quel est le meilleur point de vue et s’il ne vaudrait pas la peine d’escalader cette colline ou de s’approcher de son sujet…
  • Trouvez aussi le bon niveau... Plier les genoux, ou monter sur l’escabeau… Chaque angle de prise de vue rendra différemment son sujet. Pour photographier des enfants ? Essayez de plier les genoux : vous ne les écraserez pas de votre grandeur d’adulte mais retrouverez un peu de leur regard… Regardez les choses de haut : la foule ne sera plus une barrière, mais le sujet d’une harmonieuse arabesque…
  • Attendre ou revenir...Enfin, il est essentiel de se demander s’il ne vaudrait pas la peine d’attendre, ou de revenir… une ou deux heures plus tard ? Une demi-heure plus tôt ? Regardez la manière dont le soleil (ou l’éclairage urbain) se comporte, les ombres, leur orientation. La foule ou le trafic. Et composez dans votre tête une photo encore plus satisfaisante que celle que vous pourriez mettre en boite aujourd’hui.
Photographier ou pas
Et au bout du compte, la décision, de photographier, ou pas.
D’éventuellement s’abstenir, plutôt que d’enregistrer un instant quelconque.

Suites

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Ex journaliste, informaticien, Ecolo, photographe, belge, bedonnant, grisonnant, polyglotte, passant quotidiennement trop heures derrière mon volant. Vous en voulez encore? Parlons plutôt photographie!