Photographier lentement... prendre le temps de photographier... se demander à quel rythme on photographie... ou bien photographier vite ou régulièrement... ne pas oublier de photographier... ne pas se laisser bouffer par le temps qui nous empêche de photographier... La photographie, ce n'est pas seulement le résultat de la lumière... mais le produit temps*lumière...
Il est / est-il toujours possible de photographier ? Et si non, pourquoi ? Est-ce l’appareil photographique qui est la contrainte ? Alors, photographiez sans appareil : cadrez, souvenez-vous, emmagasinez des souvenirs…
Même si vous pensez que la photographie n’est là que pour produire du beau ou du décoratif… il n’est pas de situation où il soit impossible de photographier. A plus forte raison donc si vous lui attribuez d’autres mérites…
Matériel
Votre appareil photographique
Instructions
Par deux
Chacun délimite pour l’autre une surface de 10x10m
Explorez « votre » surface de l’extérieur pendant 5 minutes ; ensuite de l’intérieur pendant 5 minutes aussi.
Trouvez la photo (une seule) que vous allez faire et faites la.
Une seule photo. Même ratée.
Variations
Construisez une « série » de trois photos (vous n’avez le droit d’en faire que 4) qui représente votre idée de cet espace.
Depuis quand n’avez-vous plus posé pour le plaisir ? ou avec plaisir ?
Qu’avez-vous vécu en tant que modèle ?
Qu’avez-vous vécu en tant que photographe ?
Avez-vous parlé ? De quoi ?
Qu’est-ce qui était important à ce moment-là ?
Que pensez-vous de votre photo ? Et de celle de l’autre ?
Ne serait-il pas intéressant de faire de chacun, chaque année un portrait ? Qui raconterait son histoire ?
Comment savoir si un portrait est réussi ?
La pratique du portrait telle que je vous la propose, est tout le contraire de la photo volée. C'est une image qui se construit à deux: un photographe et son modèle.
Quand le modèle et le photographe sont contents de l'image produite... alors, le portrait est probablement réussi!
S’il y a bien un style de photographie qui a disparu de nos albums photographiques, c’est le portrait posé… Il n’y aurait de vérité que dans le naturel… Et celui qui pose est donc un « poseur »… Photographes et modèles ne s’accordent donc plus désormais aucune pause… Le portrait posé n’est plus qu’utilitaire, avec la photo d’identité… ou soi-disant « volé », avec la photo naturelle… N’est-ce pas, avec la disparition du portrait, aussi le remplacement de l’histoire (celle des événements importants de la vie, pour laquelle on allait poser chez le photographe) par une sorte de flux sans rythmes ni jalons ?
Instructions
Par deux.
Trouvez-vous un lieu qui vous convienne et où vous ne soyez pas dérangés.
Chacun à son tour fait un portrait de l’autre.
Une seule photo est prise.
Vous avez 10 minutes environ pour chacune d’entre elles. Prenez AU MOINS cinq minutes avant de déclencher.
Les utilisateurs d’appareils numériques peuvent regarder leurs photos après l’ensemble du processus.
Ce cadreur est le résultat du travail (pas tout à fait conforme aux instructions de l'exercice il est vrai) de Pierre Yves Njeng, un des participants à mon premier atelier de Slow Photography (Massembre, août 2011).
Et s'il ne permet pas de décider de la qualité du cadrage, au moins démontre-t-il d'un sens aigu de l'observation: ne pas seulement voir mais aussi regarder! Longuement. Évaluer les proportions et les directions. Le regard du dessinateur est d'un grand secours ici.
Mais attention tout de même: le dessinateur doit savoir rester au moins autant géomètre qu'artiste!
"Je ne sais pas dessiner !" Par contre, vous n’êtes pas nécessairement un expert en photographie, et pourtant vous photographiez ! Une réflexion qui mène à ne pas pratiquer une discipline ou bien plutôt à s'appliquer plus à la connaître?
Vous avez appris à :
Cadrer (donc à regarder une image possible) sans avoir besoin d’appareil.
À composer (à en faire une image par l’intermédiaire de votre dessin),
Et à vérifier la composition (en retrouvant votre sujet par la suite).
Ce que vous allez sans doute éviter ainsi :
Quand vous avez composé, l’horizon était horizontal… l’est-il habituellement sur vos photos ?
Quand vous avez composé, les éléments importants sont correctement positionnés dans l’image… le sont-ils habituellement sur vos photos ?
Quand vous avez composé, vous avez éliminé les éléments qui encombraient les bords… et sur vos photos ?
Mais surtout
Vous allez augmenter votre plaisir à regarder et à être en mesure de vous fabriquer, chaque jour et n’importe où, des tas d’images magnifiques
Citation
"Une photographie a des bords, le monde n'en a pas" (Stephen Shore, Leçon de photographie / Phaidon Press Limited)
Photographier, ce n’est pas lever son appareil devant les yeux, cacher ainsi le réel, et presser sur le bouton pour, par une opération magique, transférer sur le film, ou le capteur numérique, toute la beauté et la complexité que le spectateur a cru y voir. Photographier, c’est d’abord cadrer (délimiter le regard) et arrêter le temps (délimiter la durée). Et si l’exercice qui suit peut paraître un peu ridicule, sachez que les réalisateurs de cinéma et les photographes à la chambre grand format portent souvent au cou un cadreur… et qu’un des métiers du cinéma est celui de cadreur (celui qui filme n’est pas celui qui cadre)…
Matériel Un cadre de carton.
Pour cet exercice mes cadres étaient des chutes de carton fort de 20x20 cm dans lesquels était faite une ouverture de 10x15cm.
Chaque participant doit être pourvu d'un outil d'écriture (crayon, bic ou feutre). La deuxième partie de l'exercice se pratique sur des feuilles de papier du format d'une photo (10x15cm) qui correspond aussi à celui du cadre proposé.
Il est possible de trouver sur internet des formules de calcul pour des cadres plus perfectionnés, correspondant à une focale donnée pour un format donné lorsqu'ils sont tenus à une distance précise de l’œil du photographe.
Instructions
Munissez-vous d'un des cadres fournis.
Sortez du bâtiment et trouvez votre photo
Tentez d'abord de la cadrer mentalement.
Regardez ce qu'elle devrait être et comment elle devrait apparaître.
Identifiez déjà les éléments que vous ne voulez pas y voir apparaître et que vous garderez hors du cadre.
Fermez un œil (l'appareil photographique est borgne).
Tenez-le avec le bras fléchi plutôt que tendu, sauf si vous photographiez toujours au téléobjectif…
Mémorisez les éléments essentiels de votre image.
Revenez dans la salle et dessinez l'essentiel ce que vous avez ainsi photographié
Utilisez votre cadre comme gabarit pour le dessin
Les lignes principales et les éléments essentiels suffisent
Retournez devant votre sujet et cadrez à nouveau, regardez très précisément
Les lignes principales sont-elles bien là où vous les avez dessinées ?
N'y a-t-il pas d'élément important qui vous apparaisse en comparant votre dessin et ce que vous avez photographié ?
Vérifiez en particulier:
Les proportions: le "détail" que l'on regarde nous semble plus grand...
Les éléments parasites: la poubelle, la ligne électrique, ou l'objet vivement coloré qui ne vous étaient pas apparus
Variation Faites l’exercice avec du papier cellophane ou un calque très transparent, et comparez directement votre image (dans le cadreur) avec le réel.
Regardez surtout le monde tel qu'il est, et pas tel que vous l'imaginez en image...
Débarrassez-vous de la technique !
On fait d’abord de la photographie, pas de la technique photographique…
Votre GSM, un appareil jetable ou un jouet en plastique est bien suffisant pour la plupart des exercices de cet atelier...
Débarrassez-vous de la complexité technique :
Au minimum, pas de zoom, une focale fixe
Choisissez là et gardez là jusqu’à la fin de la journée.
C’est votre corps qui bouge, pas le zoom.
Pour les plus expérimentés, qui ont vraiment l’habitude du mode manuel, utilisez-le (éventuellement).
Attention, ce doit être une libération, pas un obstacle.
Un peu plus de technique ? Si vous manquez véritablement d'expertise sur la photographie, voyez les quelques annexes techniques. Ils vous aideront à assimiler rapidement les quelques notions et réflexes de base indispensables.
«La Slow photography, c’est le plaisir de la redécouverte de la photographie. Equipé de votre appareil photo (numérique ou argentique, noir et blanc ou couleurs, peu importe son âge ou ses performances, pourvu qu’il fonctionne), l’atelier vous amènera à l’aide de petits exercices à vous réapproprier la photographie plutôt que les photographies, à remettre en avant le plaisir de «prendre le temps» de photographier. Un atelier pour apprendre à regarder autrement le monde qui nous entoure et les images que nous en faisons.» Objectif immédiat Trouver/retrouver confiance et plaisir dans la photographie au travers d’une pratique la plus simple et la moins technique possible... en même temps qu'on prend conscience de l'importance de ce minimum technique qui nous contraint absolument... Objectif final Partir de la réflexion d’Ansel Adams “Twelve significant photographs in any one year is a good crop.” (12 photographies significatives en une seule année font une bonne récolte.) - Ansel Adams / 1902-1984 / “photographe et écologiste” américain selon Wikipedia
Dans un an, être en mesure de désigner dans votre production une dizaine de photos «correctes». De celles que vous regarderez encore avec respect dans 10 et dans 20 ans.
Et parmi celle-ci, d’en produire 1, 2 ou 3 que vous jugerez significatives, de celles qui non seulement seront respectables, mais aussi contiendront encore toute leur charge affective dans une ou deux décennies. De celles que vous n’avez pas besoin de regarder pour les avoir immédiatement en tête.
Le but étant bien moins d’archiver le monde que d’en distiller certains de ses meilleures expériences.
"... Als fotograaf kies ik voor 'Slow Photography'. Naar analogie met 'slow food' is het een fotografische tegenbeweging die niet de hightech van de camera, maar de aandacht voor het onderwerp centraal stelt. Praten met de persoon die je wil portretteren, duidelijk weten wat en hoe je iets gaat fotograferen. Daardoor maakt het allemaal veel boeiender dan dat je zomaar afdrukt en registreert. ..." Walter Decoene
Quelques réponses de participants à la question: La slow photography pourquoi/comment ?
Pour mieux capter l’instant d’éblouissement.
Pour être en phase avec la SV
Pour faire quelques vraiment belles photos
Apprendre à théoriser la/les photos, au-delà et en amont du déclic
Se positionner à priori par rapport au sujet dans une approche respectueuse
Le chute d’un ouvrier du haut de son échafaudage (Gainsbourg)
Prendre le temps de prendre des photographies
Une alternative au numérique
Pour donner un sens aux photos que l’on prend
Pourquoi slow
Par envie d’assister à mon 1er cours pratique de photo
Première approche aujourd’hui, connais pas
Me sentir à l’aise par rapport à la photo
Envie de découvrir une autre façon de faire de la photo
Mon intention est d’utiliser la photo pour base de mon mémoire
Je suis attirée par le slow et déteste toutes les vitesses, en voiture, en alimentation, peut-être du à mon âge ; je suis née dans les lenteurs et j’ai grandi à l’époque de la guerre et des années 50
Pour répondre au besoin d’apaisement
Pour réagir au trop
Pour pénétrer l’objet ou le sujet photographié
Curiosité pour le slow
Avoir un autre regard
Apprendre
Par curiosité, pour découvrir une approche différente
Pour expérimenter, ensuite je pourrai étonner
Un avis sur le comment
Ne pas se perdre dans l’abondance de photographies
Goûter chaque photographie
Découvrir le plaisir de prendre la photo (alors qu’actuellement, c’est le résultat qui importe)
Découvrir comment profiter à LT des photos prises (autrement que sur ordi ou dasn des albums)
Une découverte
Une curiosité
Apprendre une nouvelle approche
La contradiction entre un instantané (1/125) et le slow
L’exercice amène à rappeler que la photographie est un acte purement technique qui a ses propres limites, extrêmement strictes :
Le texte illisible, c’est la photo floue
Le texte qui dépasse la ligne, c’est le sujet qui n’est pas sur la photo
La rature, c’est ce qu’on ne voulait pas voir, mais qui est quand même sur la photo
Le voisin qui lit votre présentation, c’est celui qui voit votre photographie, telle qu’elle est et pas telle que vous aviez pensé qu’elle devrait être ou telle que vous aviez pensé qu’on la lirait…
Le commentaire et la discussion interdits ? C’est que le commentaire sur la photo n’est pas la photo ; il ne la changera pas, ne l'améliorera pas...
La manière dont vous avez écrit sur votre papier ? En cadrage horizontal ou vertical ? La même question se posera aussi en photographie. Avec des conséquences évidentes sur les limites de votre sujet.
L’animation peut vous sembler ici impitoyable : l’appareil photographique ne vous fera pas plus de cadeau, retenez le pour la suite.
Mais encore :
Déjà un exercice qui vous permette aussi d’aborder le paradoxe de la photographie :
Un acte très court (quelques millièmes de seconde en général) mais qui peut prendre énormément de temps de préparation…
La photographie est faite, vous ne pouvez pas la changer… pas faire la photo que vous n’avez pas prise, ni faire que vous n’ayez pas pris cette photo là …
La photographie est un acte solitaire ; on parle facilement des photographies… on parle très peu de la photographie…
Par contre, les photographies se partagent.
Quand on parle de soi, de la photographie, de son appareil ? Quels mots dit-on ? Lesquels ne dit-on pas ?
Quelle importance a l’appareil photographique pour faire une bonne photo ?
Et aussi :
Pourquoi certains ont-ils des difficultés à se souvenir de la dernière photo qu'ils ont prise ? N'était-ce pas une photo inutile ? De celles qu'on prend sans réellement y penser et dont on ne se souviendra jamais ?
Pourquoi certains écrivent-ils directement cette description, alors que certains y réfléchissent d'abord? N'est ce pas la même chose en photo, où certains réfléchissent quelques instants avant de pousser sur le bouton... les autres pas?
Questionnaires imprimés sur fiches A5, ou fiches A5 vierges. Soit 2 A5 par participant.
Une feuille A6 par participant.
1 crayon ou autre outil d’écriture par participant.
Instructions (1) :
Tous les participants y compris l’animateur.
Pour chaque question, en une phrase (courte, une ligne écrite chaque fois) et sans corrections:
Dites qui vous êtes.
Dites votre rapport à la photographie.
Présentez votre appareil photographique.
Sur un autre morceau de papier, en maximum trois phrases, et si possible lisiblement, et à nouveau sans ratures:
Pourquoi vous voulez faire de la « slow photography »
Ecrivez lisiblement:
Votre nom/prénom
Votre age
D'où vous venez
Et ensuite, toujours lisiblement et en deux lignes maximum: